La Suisse rejette une taxe sur les héritages des ultra-riches

Le Conseil national suisse a rejeté une taxe de 50% sur les héritages des ultra-riches, invoquant le risque d’un exode fiscal et d’un impact économique négatif.

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Richesse
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Le Conseil national suisse a rejeté l’initiative des Jeunes socialistes visant à taxer les héritages des ultra-riches supérieurs à 50 millions de francs à hauteur de 50%. Cette proposition, présentée comme un outil de lutte contre les inégalités et le changement climatique, n’a pas convaincu la majorité bourgeoise du Parlement, qui craint un exode des grandes fortunes vers l’étranger. 

Le texte ainsi que plusieurs contre-projets de la gauche ont été balayés. Les partisans du projet dénoncent une soumission aux intérêts des plus aisés au détriment de la justice sociale.

Une initiative pour redistribuer la richesse

L’initiative intitulée « Pour l’avenir » portée par les Jeunes socialistes (Juso) proposait un impôt de 50% sur les successions dépassant 50 millions de francs. L’objectif affiché était de limiter la concentration des richesses et de financer des politiques publiques, notamment en faveur du climat et de la mobilité sociale.

Le député écologiste Raphaël Mahaim a défendu ce projet en expliquant que la structure sociale suisse favorisait une accumulation de richesses au sein des mêmes familles, réduisant ainsi la mobilité sociale. Il a estimé qu’une telle mesure permettrait de mieux répartir les opportunités entre les générations.

De son côté, Jean Tschopp, député socialiste vaudois, a insisté sur l’impact climatique des grandes fortunes, en mettant en avant une empreinte carbone disproportionnée des plus riches. Selon lui, le 1% des Suisses les plus aisés émet 195 tonnes de CO₂ par an, contre seulement 9 tonnes pour les ménages les plus modestes, selon 20 Minutes. Il a également cité l’exemple d’Elon Musk, dont l’empreinte annuelle de 5947 tonnes de CO₂ équivaut aux émissions d’un individu moyen pendant 5437 ans.

Une opposition farouche de la droite parlementaire

Face à cette proposition, les partis de droite, notamment le PLR et l’UDC, ont vivement réagi en dénonçant un texte dangereux pour l’économie suisse. La députée PLR Jacqueline de Quattro a estimé que les grandes fortunes quitteraient la Suisse pour échapper à cet impôt, entraînant une baisse des recettes fiscales et mettant en péril la transmission des entreprises familiales.

L’UDC Manfred Bühler a critiqué une initiative inspirée par une idéologie égalitariste, déclarant que « si le capitalisme répartit la richesse de manière inégale, le socialisme répand la misère de manière universelle ».

Finalement, le Conseil national a suivi la position du Conseil fédéral, rejetant à la fois l’initiative et les contre-projets de la gauche. Le texte est désormais entre les mains du Conseil des États, qui devra à son tour se prononcer sur son avenir.

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