L’initiative proposée par la Jeunesse Socialiste (JS) relative à la nouvelle taxe sur l’héritage a semé la zizanie dans les rangs des fortunés et des économistes suisses. Une mesure peu saluée d’ailleurs par deux poids lourds de l’UDC au Parlement qui ont exprimé leur volonté de supprimer la clause de rétroactivité, une disposition qui pourrait faire fuir les plus grosses fortunes de la Suisse vers d’autres pays.
L’initiative mise en avant par la Jeunesse Socialiste (JS), intitulée « Pour l’avenir », se trouve actuellement au cœur de tous les débats en Suisse et est très vite devenue la bête noire des milieux économiques et des chefs d’entreprises les plus riches du pays. La nouvelle mesure en question porte sur l’instauration d’un impôt équivalent à un taux de 50 % sur les successions dont la valeur dépasse les 50 millions de francs.
Les fortunés suisse menacent de quitter le pays
De nombreux hommes d’affaires et familles faisant partie de la liste des plus riches du pays n’ont pas caché leur hostilité vis-à-vis de cette décision. C’est notamment le cas du patron de Stadler Rail, qui a annoncé il y a quelques jours vouloir quitter le territoire avant même que le texte ne soit voté, craignant ainsi que sa progéniture soit obligée de vendre l’entreprise pour payer les droits de succession exigés.
Pour mieux gérer la situation, deux poids lourds de l’UDC au Parlement ont exprimé dimanche leur volonté de faire invalider en partie le texte, comme l’a indiqué le « SonntagsZeitung ». Dans ce cadre, les conseillers aux Etats UDC Benedikt Würth et Werner Salzmann aimeraient calmer le jeu en faisant retirer une clause du texte prévoyant de taxer rétroactivement les individus visés.
En effet, si le texte venait à être approuvé lors du vote, l’initiative pourrait entrer en vigueur le soir même. Une situation inquiétante qui pousse les contribuables à envisager actuellement de déménager avant le jour J s’ils ne souhaitent pas courir le risque d’un « oui » dans les urnes.
Le JS n’est pas toujours aussi sûr
Quelques doutes semblent faire leur apparition au sein du JS. En effet, certains élus ne cachent pas leur inquiétude quant aux conséquences potentielles de l’initiative. C’est notamment le cas de la conseillère aux Etats Franziska Roth. Cette dernière a indiqué dans un journal qu’elle pourrait s’engager également pour faire supprimer la clause de rétroactivité, qui, selon elle, en plus du taux d’imposition de 50 %, « amènerait de nombreux entrepreneurs au bord du désespoir ».
Avant de prendre une décision définitive, la Soleuroise, bien qu’initialement favorable à l’initiative, souhaite encore « clarifier précisément son contexte formel, politique et juridique », a-t-elle avoué.