La Suisse signe une aide financière inédite pour alléger le portefeuille des parents, voici qui va en bénéficier

La loi sur les crèches en Suisse offrira un soutien financier aux familles pour alléger les coûts de garde d’enfants, tout en répartissant les coûts entre cantons et employeurs.

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La Suisse signe une aide financière inédite pour alléger le portefeuille des parents, voici qui va en bénéficier : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

La Suisse est connue pour ses coûts d’accueil extra-familial élevés, plaçant le pays parmi les leaders européens en termes de tarifs de garde d’enfants. Face à cette réalité, une nouvelle loi a été adoptée pour alléger la pression financière sur les familles. 

Après plusieurs années de discussions parlementaires, cette législation vise à rendre les crèches plus accessibles en offrant un soutien financier direct aux parents. Cette réforme pourrait transformer la manière dont les familles suisses concilient vie professionnelle et garde d’enfants.

Une aide financière pour les familles : jusqu’à 500 francs par mois

Dans un contexte où les coûts de garde en crèche peuvent atteindre des montants impressionnants, entre 100 et 150 francs par jour, la nouvelle loi vient à la rescousse des familles. À titre d’exemple, pour trois jours de garde par semaine, la facture peut dépasser les 1 000 francs par mois, et jusqu’à 1 800 francs pour un accueil quotidien. Cette situation, particulièrement difficile pour les familles avec plusieurs enfants, a conduit à l’adoption d’une mesure visant à alléger ces charges.

Dès 2026, les parents qui travaillent auront droit à une aide financière, calculée en fonction du nombre de jours passés en crèche ou dans une structure équivalente. Par exemple, une journée complète en crèche permettra de bénéficier de 100 francs d’allocation, tandis qu’une demi-journée donnera droit à 50 francs. Ces montants peuvent s’accumuler pour ceux qui optent pour des solutions à temps partiel. Ainsi, trois jours par semaine en crèche équivaudront à une aide mensuelle de 300 francs, et cinq jours à 500 francs.

Ces allocations seront disponibles jusqu’au huitième anniversaire de l’enfant. Les enfants en situation de handicap bénéficieront d’une aide supplémentaire, avec des montants pouvant être doublés si la prise en charge nécessite des efforts spécifiques. Cette approche vise à rendre les services de garde plus accessibles à toutes les familles, en particulier celles ayant des enfants aux besoins particuliers.

Les modalités de cette aide s’inscrivent dans un cadre plus large d’investissements publics. Depuis 2003, la Confédération a investi 451 millions de francs dans le développement de nouvelles places d’accueil. Ce programme, qui court jusqu’à fin 2026, a permis de créer un nombre important de places, mais la demande reste forte. La loi actuelle prendra le relais de ces investissements, afin de garantir un financement stable pour le développement des crèches dans le pays.

Financement et répartition des coûts : un modèle hybride

Le financement de la nouvelle loi sur les crèches a fait l’objet de débats intenses au sein du Parlement. Initialement, le Conseil national proposait de financer cette réforme au niveau fédéral, tandis que le Conseil des États souhaitait que les cantons en assument la responsabilité. Après des négociations, la solution retenue a été de confier cette tâche aux cantons, tout en impliquant également les employeurs.

Dans ce modèle, les employeurs seront tenus de verser une contribution proportionnelle aux salaires dans un fonds spécifique, destiné à financer les allocations pour les crèches. Ce mécanisme s’inspire du système des allocations familiales, où une partie des cotisations sociales des employeurs est redistribuée pour soutenir les familles. Les cantons, eux, géreront la répartition de ces fonds et seront responsables de l’allocation de l’aide aux parents.

La Confédération conservera toutefois un rôle de soutien, en particulier pour le financement du développement des places d’accueil pour les enfants en situation de handicap. Un budget de 100 millions de francs sur quatre ans a été prévu à cet effet, d’après Watson. Ce financement vise à compléter les investissements des cantons et à garantir que les familles dans toutes les régions puissent accéder à des services de garde de qualité.

Cependant, le financement public des crèches n’est pas encore entièrement réglé. Une initiative populaire lancée par le Parti socialiste (PS) réclame un financement public plus important, afin que le coût de la garde d’enfants ne dépasse pas 10% du revenu des familles. Bien que cette initiative soit encore en cours, la loi actuelle constitue un contre-projet qui propose une solution alternative, mais moins coûteuse pour l’État. La question sera examinée à nouveau par le Conseil national au printemps prochain, et la loi ne pourra entrer en vigueur que si l’initiative est retirée ou rejetée par le peuple, à moins qu’un référendum ne vienne perturber son adoption.

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