La Suisse est directement concernée par la politique commerciale protectionniste annoncée par Donald Trump. Parmi les secteurs visés, l’industrie pharmaceutique helvétique pourrait être fortement affectée par l’instauration de nouveaux droits de douane sur les médicaments. Ces mesures risquent d’augmenter les coûts d’exportation et de réduire la compétitivité des entreprises suisses sur le marché américain.
Dans un entretien accordé aux journaux alémaniques du groupe Tamedia, Helene Budliger Artieda a souligné la nécessité d’agir rapidement pour préserver les intérêts économiques suisses. Elle estime qu’il est encore trop tôt pour évaluer l’impact précis des nouvelles taxes, mais juge essentiel d’entamer un dialogue avec Washington. Elle a insisté sur le fait que les entreprises suisses ont déjà une présence significative aux États-Unis, aussi bien en matière d’investissement que de production, et que la Suisse est le pays qui consacre le plus de ressources à la recherche et au développement sur le territoire américain, rapporte Watson.
L’industrie pharmaceutique suisse en première ligne
L’annonce des nouveaux droits de douane américains inquiète particulièrement le secteur pharmaceutique suisse, qui constitue l’un des piliers de l’économie nationale. Avec des entreprises comme Novartis et Roche, la Suisse est un acteur majeur dans la production et l’exportation de médicaments.
Le projet de taxation de 25 % sur les importations de médicaments pourrait avoir des conséquences importantes sur ce secteur. Helene Budliger Artieda a toutefois tenu à relativiser cette menace en rappelant que les entreprises suisses disposent déjà d’une forte implantation aux États-Unis. De nombreuses productions y sont réalisées directement, limitant ainsi l’impact d’une éventuelle augmentation des taxes douanières. Elle a également souligné que les entreprises suisses versent aux États-Unis des salaires moyens de 140 000 dollars par an, ce qui illustre leur contribution significative à l’économie américaine.
L’administration Trump, qui justifie ces nouvelles mesures par la nécessité de rapatrier la production sur le sol américain, pourrait néanmoins maintenir ces taxes. Si elles étaient mises en place, elles obligeraient les entreprises pharmaceutiques suisses à adapter leur stratégie commerciale pour préserver leur part de marché aux États-Unis.
Vers un accord de libre-échange entre la Suisse et les États-Unis
Au-delà de la question des droits de douane, Helene Budliger Artieda a réaffirmé l’intérêt de la Suisse pour un accord de libre-échange avec les États-Unis. Elle considère que des négociations en ce sens pourraient permettre d’atténuer les effets de la politique protectionniste américaine et d’ouvrir de nouvelles perspectives aux exportateurs suisses.
Interrogée par les médias suisses, elle a déclaré que la Suisse restait favorable à la conclusion de nouveaux accords commerciaux et qu’un traité de libre-échange avec les États-Unis présenterait des avantages pour les deux parties. Elle a notamment souligné que certains produits, comme les oranges, ne sont pas cultivés en Suisse, alors qu’ils le sont en Floride. Selon elle, des réductions tarifaires sur ces produits spécifiques pourraient être envisagées sans porter atteinte aux agriculteurs suisses.
Le SECO estime qu’une telle entente permettrait d’instaurer un cadre plus stable pour les relations commerciales entre les deux pays. Helene Budliger Artieda a insisté sur le fait que la Suisse avait toujours cherché à renforcer ses liens économiques avec les États-Unis et que la situation actuelle offrait une occasion de relancer les discussions.
Une relation économique à préserver
Les États-Unis représentent un partenaire commercial clé pour la Suisse, notamment dans le secteur pharmaceutique. En 2022, les exportations de médicaments vers le marché américain représentaient plusieurs milliards de francs suisses. Une modification des règles douanières pourrait bouleverser cet équilibre et remettre en question certains investissements réalisés par les entreprises suisses aux États-Unis.
Helene Budliger Artieda a rappelé que la Suisse s’était toujours efforcée de respecter les exigences des gouvernements successifs aux États-Unis et que les entreprises helvétiques avaient depuis longtemps adopté des pratiques conformes aux attentes américaines. Elle a affirmé que la Confédération continuerait à chercher des solutions pour maintenir des relations commerciales solides avec Washington.