La Suisse au rendez-vous d’un scrutin de haute tension en novembre

En novembre, les Suisses se rendront aux urnes pour décider du sort de quatre projets de loi, dont l’impact pourrait être considérable pour l’avenir du pays. 

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Alors que l’élection présidentielle américaine entre Kamala Harris et Donald Trump occupera l’actualité mondiale, la Suisse devra se prononcer le 24 novembre sur quatre projets majeurs, tous sujets à référendum.

Qu’il s’agisse de l’élargissement des autoroutes, du droit du bail ou du financement des hôpitaux, ces sujets polarisent déjà les débats. Face à ces réformes d’envergure, les référendums lancés par plusieurs associations montrent une réelle division au sein de la population et des partis politiques.

Un projet en pleine controverse en attente d’une décision

L’un des principaux dossiers du prochain scrutin concerne l’extension de cinq tronçons autoroutiers pour un montant de 5,3 milliards de francs. Ces travaux incluent notamment la construction de trois tunnels à Bâle, Schaffhouse, et Saint-Gall, ainsi que l’extension de l’A1 dans les régions de Berne et du Léman. Bien que ce projet soit vu comme une aubaine pour certaines régions, particulièrement la Suisse romande, il suscite une forte opposition.

Les associations environnementales, menées par l’Association Transports et Environnement (ATE), ont lancé un référendum contre cette mesure. Leur argument affirme que ces extensions ne résoudront pas les problèmes de circulation, mais risquent au contraire de les aggraver. Cependant, malgré cette opposition, les sondages semblent indiquer un soutien majoritaire au projet. Un précédent vote sur l’extension du Gothard en 2016 avait déjà montré que la question des infrastructures routières reste un sujet sensible en Suisse.

Le droit du bail au cœur d’un bras de fer politique

Deux autres projets de loi concernent des réformes sur le droit du bail. Le premier vise à faciliter la résiliation des contrats de location pour cause de besoin personnel, tandis que le second impose une autorisation écrite du propriétaire pour toute sous-location. Ces réformes sont portées par l’Association des propriétaires fonciers, mais se heurtent à une opposition farouche de l’Association des locataires, qui a également réussi à lancer un référendum.

Le contexte de pénurie de logements et de hausse des loyers ne fait qu’exacerber les tensions autour de ces projets. Le climat est particulièrement défavorable aux réformes touchant au droit du bail et il semble probable que les électeurs rejettent ces propositions. En effet, la Suisse est un pays où la majorité des citoyens sont locataires, rendant l’acceptation de telles mesures extrêmement difficile.

Financement des hôpitaux : une réforme complexe

Le quatrième projet, et probablement le plus complexe, concerne la réforme du financement des hôpitaux. Actuellement, les traitements hospitaliers ambulatoires sont entièrement pris en charge par les caisses maladie, tandis que les soins stationnaires sont financés à 55 % par les cantons. La réforme vise à uniformiser ce financement, tout en intégrant les soins de longue durée, un ajout qui a suscité de vives critiques.

Les syndicats, qui présageaient une augmentation des primes d’assurance maladie, ont lancé un référendum contre cette réforme. Toutefois, la situation financière difficile de certains hôpitaux pourrait jouer en faveur des partisans de la réforme, qui soulignent l’importance de maintenir ces établissements. La division politique autour de ce dossier est frappante, car même au sein de l’UDC, qui a voté majoritairement pour le projet au Parlement, une part importante de membres appelle à le rejeter.

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