En comparaison avec d'autres pays de l'Europe, la Suisse est bien connue pour offrir des salaires beaucoup plus élevés par rapport à ceux touchés par les travailleurs en dehors des frontières.
Ainsi, il serait possible de comparer les revenus d'un simple professionnel titulaire d'un CAP dans la Confédération helvétique à celui d'un cadre travaillant dans l'un des États membres de l'UE. Le taux de chômage y est également réduit, avec seulement 2,3 %, selon l'Office fédéral de la statistique. Dans ce cas, peut-on vraiment dire que la Suisse est un véritable eldorado pour les travailleurs ? Pas si sûr que ça ! Il faudra d'abord étudier tous les aspects de la question pour pouvoir répondre à cette question.
La Suisse a le salaire minimum le plus élevé au monde.
Des salaires élevés, un taux de chômage réduit et un marché de l'emploi ouvert aux étrangers, on pourrait facilement penser que la Confédération est bel et bien le paradis des travailleurs. Personne ne pourrait nier que la Suisse présente de nombreux atouts sur ce plan, certes, mais quel est le revers de la médaille ?
Le coût de la vie dans le pays est assez cher voire extrêmement élevé. Selon une étude menée par l'Office fédéral de la statistique il y a trois ans, le niveau général des prix suisses, y compris le logement, le transport et la nourriture, était supérieur de près de 60 % à la moyenne européenne.
De ce fait, il serait plutôt logique que les rémunérations soient tout aussi élevées. D'ailleurs, le salaire minimum en Suisse est le plus élevé au monde : dans le canton de Genève, en janvier 2023, il était par exemple de 4 368 francs suisses bruts. D'après l'OFS, toujours selon les données recueillies en 2022, le salaire mensuel médian de la Confédération est de 6 788 francs bruts, soit 6 955 euros.
Un métier qui peine à trouver preneur malgré un salaire assez attrayant
En Suisse, certains professionnels, même les moins qualifiés, affichent des salaires plutôt élevés par rapport aux standards étrangers. Pourtant, certains profils demeurent en pénurie, comme c'est le cas par exemple des peintres en bâtiment, dont le nombre fait cruellement défaut en Suisse malgré l'importante rémunération offerte. Ce métier recrute à 5 300 euros par mois en Suisse alors qu'il est payé 1 800 euros en France.
Ainsi, en prenant l'exemple des voisins français, les peintres gagnent généralement entre 21 000 euros bruts par an au début de leur carrière – ce qui équivaut au Smic – et 23 000 euros bruts en milieu de carrière. En comparaison, en Suisse, les salaires pour ce métier sont plus élevés, variant généralement entre 56 000 euros bruts et 72 000 euros bruts par an. Ce chiffre est toutefois à relativiser, car le coût de la vie n’est pas du tout le même entre les deux pays. Par ailleurs, les travailleurs suisses ne bénéficient pas des mêmes avantages sociaux qu'en France, notamment en ce qui concerne l'assurance maladie.