En Suisse, le rêve de devenir propriétaire reste inaccessible pour une grande partie de la population. Selon une étude récente de la Haute École de Lucerne, 40 % des Suisses souhaitent acquérir leur logement, mais les prix élevés de l’immobilier et des conditions de financement restrictives freinent ces aspirations. La baisse du taux directeur de la Banque nationale suisse (BNS) à 0,5 % en 2024 n’a pas significativement changé cette réalité.
Les loyers, quant à eux, pourraient légèrement diminuer en 2025 en raison de la baisse du taux de référence appliqué par l’Office fédéral du logement. Cependant, cette baisse est conditionnée au type de bail et reste limitée par la forte demande dans les centres urbains où la pénurie de logements persiste.
Louer ou acheter : des perspectives divergentes
Pour les locataires, le contexte est doublement marqué car ceux qui renouvellent leur bail pourraient bénéficier de baisses allant jusqu’à 2 %, tandis que les nouveaux locataires, notamment dans les villes, devront faire face à des hausses prévues entre 3 et 4 %. Cette pression sur le marché locatif s’explique par le faible nombre de nouvelles constructions, alimentant une demande toujours supérieure à l’offre.
De l’autre côté, devenir propriétaire redevient financièrement plus avantageux depuis la baisse des taux d’intérêt. Comparé à la location, les coûts liés à la propriété – incluant les intérêts hypothécaires et l’entretien – sont désormais inférieurs de 10 à 20 %. Pourtant, les nouvelles exigences bancaires en matière de fonds propres, applicables dès 2025, compliquent encore l’accès à la propriété pour de nombreux ménages.
Des prix immobiliers en constante augmentation
Les prix de l’immobilier, qu’il s’agisse de maisons individuelles ou d’appartements en copropriété (PPE), continuent leur ascension. Après une hausse de 3 % pour les maisons et 3,4 % pour les PPE en 2024, les économistes anticipent une poursuite de cette dynamique en 2025. Ces hausses reflètent une confiance renouvelée des investisseurs, renforcée par des taux d’intérêt historiquement bas.
Toutefois, les nouvelles régulations sur les crédits hypothécaires, exigeant plus de fonds propres des banques et des emprunteurs, introduiront des ajustements dans le secteur. Si ces mesures visent à renforcer la stabilité financière, elles risquent de rendre la propriété encore moins accessible pour les ménages à revenus moyens. En parallèle, les locataires continueront de ressentir la pression sur les loyers, exacerbée par une offre limitée de logements neufs.