La Confédération a décidé de couper 321 millions de francs dans son budget de coopération au développement d’ici à 2028. L’Albanie, le Bangladesh et la Zambie ne constituent plus d’aide suisse, une décision qui inquiète les organisations humanitaires.
Le gouvernement justifie ces choix par des critères économiques et diplomatiques, mais les ONG alertent sur l’impact pour les populations locales. La politique extérieure de la Suisse prend un nouveau tournant, suscitant des critiques.
Des coupes budgétaires justifiées par des choix stratégiques
Le Conseil fédéral a annoncé une réduction progressive des fonds alloués à la coopération internationale, avec une coupe immédiate de 110 millions de francs en 2025 et un total de 321 millions d’économies prévus d’ici à 2028. Ces réductions ne concernent pas l’aide humanitaire, la promotion de la paix ni le soutien à l’Ukraine, mais elles touchent directement plusieurs programmes de développement. Parmi les pays affectés figurent le Bangladesh, l’Albanie et la Zambie, qui ne bénéficieront plus de soutien financier suisse après 2028.
Selon le gouvernement, cette réorientation budgétaire repose sur trois critères : les besoins locaux, les intérêts diplomatiques et économiques suisses à long terme et la valeur ajoutée de la coopération suisse par rapport à d’autres acteurs internationaux. L’exécutif affirme vouloir renforcer les formations professionnelles et se concentrer sur des secteurs où la Suisse possède une expertise reconnue. Cette stratégie vise à rendre l’aide plus ciblée et alignée sur les priorités économiques et politiques du pays.
Des ONG dénoncent des conséquences lourdes pour les bénéficiaires
L’annonce de ces réductions budgétaires a suscité une vive réaction des organisations humanitaires. Alliance Sud, un centre de compétence suisse pour la coopération internationale, parle de « conséquences dramatiques pour les populations » des pays concernés. Selon l’ONG, les besoins au Bangladesh et en Zambie restent considérables, et l’arrêt du soutien suisse pourrait nuire aux projets en cours, notamment dans les domaines de l‘éducation et du développement rural.
Si la coopération internationale helvétique demeure « efficace » malgré la baisse de financement, Alliance Sud avertit : « on ne peut pas faire autant avec 110 millions de moins » . Les ONG soulignent également que ces coupes pourraient réduire l’influence et la crédibilité de la Suisse sur la scène internationale, alors que d’autres pays européens maintiennent ou augmentent leur aide extérieure. La réorientation stratégique du gouvernement pourrait ainsi fragiliser les partenariats établis de longue date et affecter l’image de la Suisse en tant qu’acteur engagé dans le développement mondial.