La Suisse recule dans le classement mondial du bonheur : quelle est la raison ?

Le Rapport mondial sur le bonheur 2025 place la Suisse 13e, en recul par rapport à sa première place en 2015, en raison d’une baisse du ressenti subjectif.

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Bonheur
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Ce rapport annuel, piloté par une équipe interdisciplinaire de l’Université d’Oxford, évalue le niveau de bonheur dans 147 pays selon six critères principaux. Si la Suisse conserve de bons résultats dans plusieurs domaines mesurables, c’est la perception même du bonheur par sa population qui s’est détériorée.

D’après Watson, il apparaît que le recul helvétique repose essentiellement sur une fragilisation des institutions sociales, une baisse de la générosité et une diminution du sentiment de liberté personnelle. Ces éléments viennent peser lourdement sur le ressenti collectif, malgré des performances économiques solides.

Une évaluation complète reposant sur six indicateurs

L’étude mondiale sur le bonheur repose sur six paramètres : le produit intérieur brut (PIB) par habitant, la qualité des institutions sociales, l’espérance de vie, la perception de la liberté individuelle, la générosité et le niveau perçu de corruption. Ces éléments sont combinés en un score global, auquel s’ajoute une variable corrective baptisée « Dystopia + Residual ». Cette dernière inclut une valeur minimale théorique de bonheur (Dystopia) ainsi qu’un résidu mesurant la différence entre le niveau de bien-être attendu selon les données et celui réellement déclaré par les habitants.

Comme le rappelle le média helvétique, cette correction permet de mieux refléter l’état d’esprit de la population, au-delà des seuls indicateurs objectifs. Dans la dernière édition du rapport, la Suisse chute au 13e rang, alors qu’elle occupait encore la première position en 2015 et la troisième il y a quatre ans. Ce recul témoigne d’une transformation du vécu collectif des Suisses.

Des fondations solides, mais une cohésion sociale affaiblie

Sur le plan économique, la Confédération reste performante. Elle se classe cinquième au monde en termes de PIB par habitant, derrière le Luxembourg, Singapour, l’Irlande et la Norvège. Elle figure également en bonne position concernant l’espérance de vie et la perception de la corruption. Ces données confirment la stabilité des fondamentaux du pays.

Néanmoins, d’autres volets pèsent sur la note finale. La Suisse arrive seulement à la 29e place pour ce qui concerne la solidité des institutions sociales. Ce classement s’explique par une baisse de confiance dans les systèmes d’aide sociale et dans les relations entre individus. Une tendance qui, selon les auteurs du rapport cités par la plateforme d’actualités, concerne aussi de nombreux pays occidentaux.

Le recul est également marqué dans le domaine de la générosité. Si les dons restent élevés en parité de pouvoir d’achat, les Suisses se montrent moins enclins à s’engager dans le bénévolat ou à soutenir des actions à l’étranger. Selon le rapport, cette évolution reflète une individualisation croissante des comportements, limitant les élans collectifs et le sens de la solidarité.

Enfin, la liberté personnelle perçue est elle aussi en baisse. Le sentiment de pouvoir mener sa vie selon ses propres choix s’est affaibli par rapport aux années précédentes, ce qui a une incidence directe sur le niveau de satisfaction générale.

L’indicateur du ressenti en chute libre

La variable dite du « résidu », qui mesure l’écart entre les attentes fondées sur les six indicateurs et le bonheur déclaré, illustre le recul du ressenti collectif en Suisse. Alors qu’en 2015, ce résidu était relativement élevé, signalant une population plus heureuse que ne le suggéraient les chiffres, il s’est effondré en 2025.

La Confédération n’atteint plus que la 111e position sur 147 pays pour cet indicateur. Ce classement révèle que les dimensions immatérielles du bien-être, comme l’optimisme ou la satisfaction personnelle, se sont nettement dégradées.

Ce constat ne remet pas en cause les acquis matériels du pays, mais montre que ces derniers ne suffisent plus à nourrir un sentiment de bonheur durable. Les rédacteurs de l’étude, cités dans la source suisse, suggèrent d’ailleurs qu’un regard plus positif sur la vie quotidienne pourrait suffire à redresser cette tendance.

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