Avec un taux de logements vacants atteignant un creux historique au 1ᵉʳ juin 2024, la disponibilité des habitations ne cesse de diminuer. Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), ce phénomène persiste depuis quatre années consécutives, accentuant la pénurie pour les locataires à la recherche d’un logement.
D’une région à l’autre, la situation varie considérablement. Alors que certains cantons affichent des taux de vacance extrêmement bas, d’autres voient leur stock de logements vacants augmenter, surtout pour les grandes habitations. Cette situation alimente une pression croissante sur les locataires, particulièrement dans les grandes villes, où trouver un logement relève de plus en plus d’un défi.
Une crise du logement qui s’intensifie
Le taux de logements vacants en Suisse a atteint 1,08 % au 1ᵉʳ juin 2024, un niveau jamais observé depuis 2014. À cette date, la Suisse comptait 51 974 logements vacants, un chiffre qui marque une baisse de 0,07 point de pourcentage par rapport à l’année précédente, soit 2 791 logements vacants de moins.
L’Office fédéral de la statistique (OFS) souligne que cette diminution, bien que continue, est moins marquée que les années précédentes, où les baisses annuelles se situaient entre 0,16 et 0,23 point de pourcentage.
Des écarts régionaux significatifs
L’analyse régionale montre des disparités notables. Six des sept grandes régions de Suisse ont enregistré une baisse du taux de logements vacants. Si certaines régions souffrent d’une pénurie marquée, d’autres affichent des taux de vacance bien au-dessus de la moyenne nationale. Par exemple, la commune de Chiasso présente un taux de vacance de 9,9 %, tandis que d’autres villes comme La Chaux-de-Fonds et Martigny affichent des taux de 3,3 % et 5,5 % respectivement.
Sur le plan cantonal, c’est à Zoug que les logements vacants sont les plus rares, avec un taux de 0,39 %. D’autres cantons, tels qu’Obwald (0,44 %) et Genève (0,46 %), présentent également des taux très bas.
Le Jura se distingue avec le taux de vacance le plus élevé en Suisse, atteignant près de 3 %, une situation qui pourrait être plus favorable aux locataires. Soleure et le Tessin suivent avec des taux respectivement de 2,37 % et 2,08 %.
Une offre limitée, surtout pour la location
Le nombre de logements vacants à louer a diminué de 8,6 % en un an, avec un total de 40 423 unités inoccupées au 1ᵉʳ juin. Cette baisse continue, amorcée en 2021, montre une diminution constante de l’offre de logements locatifs. Cependant, cette baisse est moins prononcée qu’au cours des années précédentes, où l’on avait observé des reculs de 13,5 % en 2022 et de 15,9 % en 2023.
En revanche, le marché de la vente montre une tendance inverse. Le nombre de logements inoccupés à vendre a augmenté de 9,5 %, atteignant 11 551 unités. Cette hausse est particulièrement marquée pour les maisons individuelles, avec une augmentation de 11,4 %, portant le total à 6 822 maisons inoccupées à travers la Suisse.
Le marché immobilier suisse montre également une évolution intéressante dans la typologie des biens vacants. Si le nombre d’appartements de 1 à 4 pièces a baissé de 11 % à 3,5 %, les grands appartements, de 5 pièces et plus, sont de plus en plus disponibles. Une hausse de 2,3 % pour les appartements de 5 pièces et de 8 % pour ceux d’au moins 6 pièces a été enregistrée, reflétant peut-être une évolution des préférences ou des besoins des acquéreurs.