Les agences postales ont été mises en place pour pallier la fermeture de certains bureaux de poste traditionnels. Toutefois, ces structures ne proposent pas les mêmes services que les succursales officielles. En particulier, elles n’acceptent pas les paiements en espèces.
Cette interdiction repose sur les obligations légales de PostFinance, un intermédiaire financier soumis à la loi suisse sur le blanchiment d’argent. Selon le Conseil fédéral, autoriser les transactions en liquide dans les agences postales les transformerait en auxiliaires de PostFinance, leur imposant des exigences de surveillance financière et une formation obligatoire du personnel, même pour des versements d’un montant minimal d’un franc. Le gouvernement considère que les coûts et les efforts nécessaires seraient disproportionnés, d’autant plus que l’usage des paiements en espèces est en forte diminution en Suisse.
Une exclusion des paiements en espèces qui divise
Cette interdiction suscite des critiques, notamment de la part du conseiller national Thomas Knutti (UDC/BE). Dans une motion, il demande que les paiements en espèces soient acceptés dans les agences postales afin de garantir l’accessibilité aux services financiers de base. Il souligne que cette interdiction pénalise les personnes âgées et celles ayant des difficultés à se déplacer ou à utiliser les services numériques.
Le contexte est marqué par la réduction du réseau postal, avec la fermeture annoncée de 170 bureaux supplémentaires d’ici fin 2028. À terme, le réseau postal suisse devrait compter environ 600 filiales en exploitation propre et 1400 filiales en partenariat. Cette restructuration risque d’accroître les difficultés d’accès aux services postaux pour certaines populations, en particulier dans les zones rurales.
Un service à domicile en alternative aux agences postales
Face à la diminution du nombre de bureaux de poste et aux restrictions sur les paiements en espèces, La Poste suisse met en avant son service à domicile. Ce dispositif permet aux clients d’effectuer certaines opérations financières sans se déplacer et constitue une solution de compensation dans les régions où les agences postales sont absentes.
Le Conseil fédéral rappelle que ce service à domicile est déjà en place et qu’il est proposé aux communes qui préfèrent cette option à l’ouverture d’une agence postale. Son fonctionnement repose sur une activation à la demande, ce qui signifie qu’il n’entraîne des coûts que lorsqu’il est réellement utilisé. Cette approche permet d’adapter l’offre aux besoins locaux sans engager de dépenses fixes élevées.