Suisse : nouvelle loi dès le 1ᵉʳ janvier interdisant de se dissimuler le visage en public sauf dans certaines exceptions

À partir du 1er janvier, une nouvelle loi interdira la dissimulation du visage dans l’espace public en Suisse. Issue de l’initiative « anti-burqa » adoptée en 2021, cette mesure suscite des débats sur ses implications sociales et juridiques, notamment en matière de libertés individuelles.

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La nouvelle loi découle d’un vote populaire tenu en mars 2021, où 51,2 % des Suisses ont approuvé l’initiative portée par le comité d’Egerkingen. Cette interdiction, la première à imposer des normes vestimentaires dans la Constitution suisse, ne se limite pas aux voiles religieux comme la burqa ou le niqab. Elle concerne également les hooligans, manifestants masqués ou tout individu dissimulant son visage dans l’espace public.

Les partisans de cette mesure mettent en avant des arguments liés à la sécurité et à la défense des valeurs d’égalité. Les opposants, eux, critiquent une loi qu’ils jugent stigmatisante pour les minorités et inutile face aux défis de la radicalisation religieuse.

Une application et des sanctions précises

Concrètement, la loi impose que le visage reste visible dans les espaces publics et privés accessibles au public. Toutefois, des exceptions ont été intégrées pour préserver certaines pratiques culturelles ou nécessités pratiques. Ainsi, la dissimulation du visage sera permise lors de carnavals, de célébrations comme Halloween, ou pour des raisons de santé et de protection contre le froid. Les lieux de culte, les représentations artistiques, les usages publicitaires, ainsi que les locaux diplomatiques et consulaires, échappent également à cette interdiction.

En outre, les autorités affirment que la mesure ne concernera qu’une petite minorité de la population résidente, les voiles intégraux étant rares en Suisse. Les contrevenants s’exposent à une amende immédiate de 100 francs suisses, qui peut grimper jusqu’à 1 000 francs en cas de procédure judiciaire. Les cantons du Tessin et de Saint-Gall, qui appliquaient déjà des mesures similaires, depuis 2016 et 2019 respectivement, servent de modèle pour la mise en œuvre fédérale. Néanmoins, des inquiétudes subsistent quant à son impact potentiel sur les flux touristiques, notamment pour les visiteurs en provenance de régions où ces vêtements sont courants.

Une mesure controversée et des comparaisons internationales

La Suisse rejoint des pays comme la France, la Belgique ou le Danemark, où des lois similaires sont déjà appliquées. Ces réglementations, souvent critiquées pour leur impact sur les libertés individuelles, sont perçues comme des signaux de défiance envers les minorités.

Les représentants des communautés musulmanes en Suisse, comme la Fédération des organisations islamiques, redoutent une recrudescence des tensions sociales et une marginalisation accrue. Certains rappellent que l’interdiction pourrait, au contraire, renforcer le sentiment de rejet sans répondre aux objectifs d’intégration affichés.

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