Un nouveau phénomène semble poser un défi à Addiction Suisse, la fondation dont le but est de prévenir les problèmes liés aux divers types de consommations à risque, mais qui ne recule pas devant le challenge. Ce défi consiste à mieux réguler les différents canaux de publicité faisant la promotion des jeux d’argent et de hasard.
Cette intervention vise particulièrement une catégorie d’utilisateurs : les jeunes âgés de 15 à 24 ans, qui sont ciblés par diverses techniques marketing à travers les réseaux sociaux, les influenceurs et les parrainages d’événements sportifs.
Des chiffres plutôt inquiétants
En effet, selon les dernières données issues d’une enquête menée par l’Office fédéral de la statistique, 6,1 % des jeunes dans cette tranche d’âge présentent un comportement de jeu d’argent qualifié de risqué ou pathologique. Ainsi, il est justifié de dire que la Suisse peut nettement améliorer la protection de sa jeunesse contre les jeux d’argent et de hasard.
Conformément aux affirmations d’Addiction Suisse, qui s’appuie également sur une étude, une explication claire se dessine derrière ces chiffres préoccupants : « Les jeunes sont particulièrement vulnérables à la publicité pour ces jeux, qui les rendent attrayants en normalisant leur pratique tout en occultant les risques associés, tels que l’endettement et l’addiction », souligne l’organisme.
Addiction Suisse vise une régulation plus stricte
Les canaux et les techniques marketing utilisés pour atteindre cette catégorie d’utilisateurs sont nombreux : réseaux sociaux, influenceurs et parrainages d’événements sportifs. « L’une de ces approches consiste à présenter la probabilité de gain d’argent dans certains jeux, comme les paris sportifs, comme étant basée sur les compétences et les connaissances des joueurs, ce qui est en réalité une illusion », déclare la fondation.
Dans le but d’éliminer ou du moins de réduire ce phénomène, Addiction Suisse appelle à une régulation plus stricte, prenant exemple sur les mesures adoptées par d’autres pays européens. Il est ainsi proposé de suivre l’exemple de l’Italie, qui interdit l’utilisation des logos de sponsors dans les parrainages d’événements, ou de la Belgique, qui prohibe par défaut toute publicité pour les jeux d’argent et de hasard, sauf exceptions limitées. Les Pays-Bas appliquent également des mesures intéressantes, obligeant les fournisseurs de jeux de hasard et d’argent à s’assurer que leur publicité n’atteint pas les jeunes.