Face à l’instauration de nouvelles restrictions américaines sur l’exportation de technologies de pointe, notamment les puces d’intelligence artificielle, la Suisse a décidé de consacrer un budget de 500 000 francs pour défendre ses intérêts. Un poids lourd du lobbying américain, le cabinet Akin Gump Strauss Hauer & Feld, a été mandaté pour mener cette campagne à Washington.
Le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) a officiellement révélé la somme allouée pour cette mission de lobbying, indiquant qu’il s’agit d’un « prix plafond ». Cette décision intervient après que le gouvernement américain a annoncé de nouvelles restrictions concernant l’accès aux puces d’IA, des technologies stratégiques pour de nombreux secteurs, et notamment l’industrie suisse.
Le mandat de lobbying : un acteur clé à Washington
La Suisse a donc choisi de confier sa mission de lobbying à l’un des cabinets les plus influents des États-Unis, Akin Gump Strauss Hauer & Feld. Ce cabinet a pour mission de représenter les intérêts suisses et de faire pression sur l’administration américaine, afin de reclasser la Suisse parmi les « alliés de confiance ».
Ce statut est indispensable pour permettre à la Confédération d’accéder sans restrictions aux puces d’intelligence artificielle. La loi américaine exige une transparence totale sur les activités de lobbying, ce qui permet au public d’avoir accès aux informations concernant les acteurs impliqués dans ces campagnes d’influence. Le contrat signé entre la Suisse et le cabinet est donc disponible publiquement.
Selon les informations rapportées par Blick, le rôle du cabinet ne se limite pas à la simple influence auprès de l’administration Trump. Il devra également fournir des informations détaillées sur les fonctionnaires de l’administration, mais aussi sur les collaborateurs et membres du Congrès américain.
Si nécessaire, Akin Gump est également chargé d’organiser des rencontres entre des représentants du gouvernement suisse et les autorités américaines, afin de discuter des conditions d’accès aux technologies de pointe.
Un budget conséquent et un enjeu de taille
Le budget alloué par la Suisse pour cette mission de lobbying, soit 500 000 francs, est une somme conséquente pour ce type d’opération. Bien que ce montant soit un « prix plafond », il reflète l’importance que le SECO accorde à cette mission de lobbying. Cette somme sera utilisée pour financer les activités d’Akin Gump, mais aussi pour assurer des échanges d’informations et des négociations avec les responsables américains.
Le montant et l’ampleur de l’investissement suisse montrent à quel point l’accès aux technologies de puces d’intelligence artificielle est devenu un enjeu stratégique majeur pour le pays.
Le gouvernement américain a mis en place des restrictions d’exportation sur ces technologies de pointe, limitant leur accès à certains pays jugés comme des alliés de confiance. La Suisse n’étant pas incluse dans cette liste, la mission de lobbying est donc d’une importance capitale pour défendre ses intérêts commerciaux et technologiques.
Une diplomatie réarmées face aux tensions commerciales
Bien que le mandat confié au cabinet Akin Gump soit officiellement centré sur les restrictions concernant les puces d’intelligence artificielle, des sources proches du dossier, rapportées par le média helvétique, laissent entendre que la Suisse pourrait étendre son recours au lobbying à d’autres sujets d’importance. Parmi ceux-ci figurent notamment les droits de douane punitifs imposés par l’administration Trump ou d’autres questions commerciales.
Le recours au lobbying par la Suisse marque un tournant dans sa diplomatie. Historiquement, la Confédération a privilégié des moyens diplomatiques classiques pour défendre ses intérêts internationaux. Mais face aux tensions croissantes dans les relations commerciales, le pays semble désormais plus disposé à utiliser les leviers privés du lobbying pour obtenir des concessions.
En outre, ce recours à des professionnels de l’influence témoigne d’une volonté de renforcer sa position diplomatique, en s’alignant avec d’autres grandes puissances économiques qui ne ménagent pas leurs efforts pour défendre leurs intérêts à Washington.