Suisse : un élu veut interdire l’argent liquide dans certains commerces pour lutter contre ce fléau

Martin Candinas propose d’interdire l’argent liquide dans certains commerces pour lutter contre le blanchiment d’argent, une mesure qui suscite des débats juridiques.

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Suisse : un élu veut interdire l'argent liquide dans certains commerces pour lutter contre ce fléau - crédit : Shutterstock | Econostrum.info - Suisse

Le blanchiment d’argent est un phénomène en forte progression en Suisse, un pays pourtant réputé pour sa rigueur dans la gestion des flux financiers. Selon les chiffres évoqués par le gouvernement, les dénonciations liées au blanchiment d’argent ont plus que triplé ces dernières années, dépassant les 15 000 cas en 2023.

Le volume des transactions liées au blanchiment devrait atteindre plus de 20 milliards de francs d’ici fin 2024. Martin Candinas a donc décidé d’agir en suggérant une interdiction temporaire de l’argent liquide dans certains secteurs jugés vulnérables, relate Watson.

Les secteurs les plus concernés par la proposition

Dans sa proposition, Candinas cible plusieurs secteurs d’activités particulièrement exposés au blanchiment d’argent. Parmi ceux-ci figurent les bars à shisha, les salons de manucure, les services de livraison de pizzas, les agences de voyages douteuses et les boutiques de bubble teas.

Ces commerces, souvent mal régulés et parfois difficiles à contrôler, seraient particulièrement propices à des transactions illégales et à l’évasion fiscale. Candinas a interpellé le Conseil fédéral sur la possibilité de bannir l’argent liquide dans ces secteurs, estimant qu’une telle mesure pourrait grandement faciliter la traçabilité des transactions et ainsi limiter le blanchiment d’argent dans ces lieux.

Les obstacles juridiques à l’interdiction de l’argent liquide

Cependant, la proposition de Martin Candinas n’est pas sans controverse. Le gouvernement suisse, représenté par Beat Jans, ministre de la Justice et de la Police, a exprimé des préoccupations importantes quant à la mise en œuvre d’une telle interdiction.

Du point de vue juridique, une telle mesure pourrait poser des problèmes, notamment en ce qui concerne la proportionnalité et la liberté économique. L’interdiction de l’argent liquide pourrait rencontrer des résistances et des risques de contournement, ce qui compliquerait son application.

Toutefois, le gouvernement travaille sur une stratégie nationale de lutte contre le crime organisé, qui pourrait intégrer des mesures supplémentaires de contrôle des transactions financières d’ici la fin de l’année 2025.

En dépit de ces défis, Candinas reste déterminé à lutter contre le blanchiment d’argent. Il appelle à des actions plus rapides et ciblées, notamment en responsabilisant davantage les banques dans le traitement des paiements en liquide, afin de rendre la traçabilité des transactions plus rigoureuse.

Pour lui, seule une collaboration étroite entre les autorités, les établissements financiers et les autres acteurs concernés pourra permettre de freiner efficacement ce fléau.

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