Suisse : L’impôt sur les retraits de capital du 3e pilier pourrait quadrupler

La Confédération suisse projette une réforme fiscale majeure qui pourrait considérablement réduire les avantages associés au 3e pilier.

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Dans un contexte de recherche de recettes supplémentaires, le Conseil fédéral suisse propose d’augmenter l’imposition sur les retraits de capital vieillesse, ciblant particulièrement la classe moyenne et les hauts revenus. Selon les révélations de la SonntagsZeitung, ces changements pourraient entraîner une hausse significative des impôts, potentiellement doublant, voire quadruplant, les montants à payer.

La ministre de la Justice, Karin Keller-Sutter, a mis en avant cette initiative en septembre dernier, soulignant la nécessité pour la Confédération de trouver de nouvelles sources de financement. Les nouvelles mesures, qui toucheraient les retraits de capital des 2e et 3e piliers, visent à générer près de 250 millions de francs de recettes supplémentaires par an.

Une imposition recalibrée en fonction des revenus

L’un des aspects majeurs de cette réforme est le changement dans le calcul de l’impôt sur les retraits de capital. Désormais, ce dernier ne sera plus déterminé uniquement par le montant retiré, mais également par les revenus du contribuable. Par exemple, un Suisse avec un revenu annuel de 140’000 francs souhaitant retirer 350’000 francs à la retraite verrait son imposition passer de 6’580 francs à 17’800 francs. Pour une personne gagnant 250’000 francs, l’impôt grimperait à 29’000 francs au lieu de 6’850 francs.

À l’inverse, les personnes à bas revenus pourraient voir leur imposition diminuer. Un individu gagnant 60’000 francs, retirant un capital de 250’000 francs, ne paierait plus que 3’650 francs d’impôt, contre 3’940 francs auparavant. Ce réajustement fiscal vise à alléger la charge pour les classes moins favorisées, tout en augmentant les prélèvements pour les plus riches.

Des réactions politiques mitigées

Cette réforme suscite des réactions divergentes sur la scène politique. Les parties de droites critiquent fermement ces changements, arguant que les Suisses ont jusqu’à présent contribué au 3e pilier dans l’attente d’avantages fiscaux. Selon le conseiller national Andri Silberschmidt (PLR/ZH), cette réforme pourrait engendrer un sentiment de trahison parmi les contribuables. De son côté, le sénateur Erich Ettlin (C/OW) évoque une « atteinte à la bonne foi » des citoyens qui avaient été incités à épargner grâce à des promesses fiscales.

En revanche, le Parti socialiste accueille favorablement cette initiative, qualifiant la suppression de ces avantages d’« instrument d’économie d’impôt pour les riches » de mesure juste et nécessaire. Les experts, quant à eux, soulignent que cette réforme pourrait dissuader les Suisses de s’engager dans le 3e pilier, remettant en question l’intérêt de ce dispositif, notamment chez les jeunes de 18 à 30 ans, qui expriment une forte confiance en la prévoyance individuelle.

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