Le marché de l'emploi suisse a enregistré une légère hausse du chômage en août 2024. Le taux de chômage a atteint 2,4 %, contre 2,3 % en juillet, une progression attribuée à plusieurs facteurs, dont l'arrivée des jeunes diplômés sur le marché. Cette tendance est également accompagnée d'une baisse du nombre de postes vacants dans les offices régionaux de placement (ORP), indiquant un marché de l'emploi moins dynamique.
Certaines régions, comme le canton de Neuchâtel, montrent des augmentations plus marquées du chômage, tandis que le nombre de demandeurs d'emploi continue de croître, soulignant une situation économique à surveiller de près.
Une hausse modérée mais notable
En août, 111 354 personnes étaient inscrites au chômage, soit 3 638 de plus qu'en juillet, selon les données du Secrétariat d'État à l'économie (Seco). Le taux de chômage ajusté des variations saisonnières est resté stable à 2,5 %. Bien que cette hausse soit modérée, elle témoigne d'un ralentissement du marché de l'emploi en Suisse, notamment pour certaines catégories de la population.
Les jeunes sont particulièrement touchés par cette tendance. Le chômage des 15 à 24 ans a bondi de 20 % en un mois, atteignant 11 905 personnes, avec un taux désormais à 2,7 %. Ce pic est lié à l'afflux des jeunes diplômés sur le marché du travail, phénomène habituel à cette période de l'année.
Les seniors relativement épargnés
Contrairement aux jeunes, les personnes âgées de 50 ans et plus ont été moins affectées par la hausse du chômage. En août, le taux de chômage des seniors a légèrement progressé de 0,1 point, atteignant 2,2 %. Cela représente 30 339 personnes en recherche d'emploi dans cette catégorie. Ce contraste entre jeunes et seniors illustre une certaine stabilité pour les travailleurs expérimentés, malgré un marché de l'emploi globalement en ralentissement.
En parallèle, le nombre total de demandeurs d'emploi a continué de croître. En août, 180 236 personnes étaient à la recherche d'un emploi, soit 1 097 de plus qu'en juillet et 27 919 de plus sur une année. Ce chiffre inclut non seulement les chômeurs, mais aussi ceux sans activité qui continuent de chercher activement un poste.
Réduction des postes vacants et disparités régionales
L'augmentation du chômage s'accompagne d'une diminution des postes vacants. En août, les ORP ont recensé 36 246 offres d'emploi, une baisse de 1,2 % par rapport au mois précédent. Près de la moitié de ces postes sont soumis à l'obligation d'annonce, ce qui accentue les contraintes sur le marché de l'emploi.
Cette situation est particulièrement marquée dans certaines régions, notamment le canton de Neuchâtel, où le taux de chômage a atteint 3,8 %, en hausse de 0,2 point par rapport à juillet. Cette progression est la plus élevée du pays, creusant encore davantage l'écart entre Neuchâtel et le reste de la Suisse romande. Sur une base annuelle, Neuchâtel enregistre une hausse de 1,2 point de son taux de chômage.
Des perspectives économiques moins optimistes
Les perspectives pour le marché de l'emploi sont peu encourageantes. Selon l'OFS, le nombre de postes à pourvoir a chuté de 16,2 % au deuxième trimestre 2024 par rapport à l'an dernier. Parmi les entreprises interrogées pour le baromètre trimestriel de l'emploi, une proportion plus faible prévoit d'augmenter ses effectifs (12,3 % contre 14 % un an plus tôt), tandis que celles envisageant des réductions de personnel sont passées à 3,8 %.
Face à ce climat économique plus incertain, le ministère de l'Économie prévoit un taux de chômage de 2,4 % pour l'ensemble de l'année 2024. Bien que cette prévision reste modérée, elle reflète un essoufflement du marché du travail, particulièrement ressenti dans certaines régions et chez les jeunes travailleurs.