Le débat sur le temps de travail agite plusieurs pays européens. En Espagne, le gouvernement veut instaurer une réduction du temps de travail généralisée, une mesure qui s’appliquerait à tous les secteurs sans impact sur les salaires. Cette décision vise à améliorer la qualité de vie des travailleurs tout en préservant la productivité économique, selon la ministre du Travail Yolanda Díaz.
Dans le reste de l’Europe, les écarts sont frappants. La Suisse, la Grèce et les Pays-Bas illustrent des approches très différentes du travail : des semaines longues pour certains, un fort recours au temps partiel pour d’autres. L’analyse des chiffres d’Eurostat permet de mieux comprendre ces tendances.
La Suisse en tête des heures travaillées à plein temps
D’après Eurostat, la Suisse affiche la durée de travail hebdomadaire la plus élevée pour un emploi à temps plein, avec 42,55 heures en moyenne. Un chiffre bien au-dessus de celui de l’Espagne (37,78 heures) ou de la France (37,15 heures). Parmi les 30 pays étudiés, ces deux derniers figurent en bas du classement, respectivement à la 20ᵉ et 26ᵉ place.
Cette forte durée de travail en Suisse s’explique par une large culture du plein temps et des conditions de travail plus flexibles. En comparaison, d’autres pays européens ont choisi de réduire légalement la semaine de travail, comme la France avec la semaine de 35 heures instaurée en 2002. Toutefois, les données d’Eurostat montrent que le temps de travail effectif dépasse toujours ce seuil en France.
Grèce et Pays-Bas : deux extrêmes quand on inclut le temps partiel
Lorsqu’on inclut les travailleurs à temps partiel, la Suisse, bien que très haut placée dans le classement du plein temps, tombe à 35,5 heures en moyenne. Cette baisse s’explique par le fait qu’une grande partie de la population active suisse ne travaille pas à 100 %.
Avec cette méthode de calcul, c’est la Grèce qui arrive en tête, avec une semaine moyenne de 39,8 heures. À l’inverse, les Pays-Bas affichent la plus faible durée de travail en Europe, avec seulement 30,55 heures en moyenne. La moyenne européenne s’établit à 35,7 heures.
Dans ce contexte, l’Espagne, avec une durée moyenne de 36,25 heures, se situe juste devant la Suisse. Ce chiffre montre que le pays, malgré son projet de réduction du temps de travail, reste dans la norme européenne.
L’Espagne fait un pas vers la réduction du temps de travail
Le gouvernement espagnol a pris une décision inédite en réduisant la semaine de travail légale de 40 à 37,5 heures. Cette mesure, qui sera appliquée à tous les secteurs d’activité, vise à favoriser un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
La ministre du Travail Yolanda Díaz, du parti de gauche Sumar, défend cette réforme en expliquant qu’elle permettrait d’améliorer la qualité de vie des travailleurs tout en rendant le pays plus productif et efficace économiquement.
Cette initiative espagnole rapproche le pays du modèle français, où la semaine de 35 heures est en place depuis 2002. Pourtant, malgré cette législation, le temps de travail effectif en France dépasse les 37 heures, un niveau proche de celui de l’Espagne.