En Suisse, les étrangers paient des loyers 15 % plus élevés que les Suisses

En Suisse, les familles étrangères paient jusqu’à 15,7 % de plus que les Suisses pour se loger, malgré des logements plus petits et moins avantageux.

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Immeubles à Genève
En Suisse, les étrangers paient des loyers 15 % plus élevés que les Suisses - © Sutterstock

Dans un contexte de pénurie de logements, les inégalités de loyers entre citoyens suisses et résidents étrangers soulèvent des questions de justice sociale et d’accès au logement. Le phénomène touche des milliers de familles et met en lumière les failles d’un marché immobilier tendu.

Selon un rapport relayé par Gazeta Express et basé sur des données de l’Office fédéral de la statistique, les étrangers paient jusqu’à 15,7 % de plus que les Suisses dans certaines régions. Cette réalité, loin d’être isolée, touche aussi bien les grandes villes que les zones moins peuplées.

Une différence de loyer qui s’observe dans toutes les régions

Les données officielles montrent que les familles étrangères paient, en moyenne, 10,5 % de plus que les familles suisses pour leur logement. Cette différence monte à 15,7 % dans la région lémanique, à 15,2 % à Zurich, et reste marquée dans d’autres zones : 12 % en Suisse centrale, 9 % dans le nord-ouest, et entre 5 et 7 % ailleurs.

Cette surreprésentation des étrangers dans les segments les plus chers du marché locatif s’explique en partie par leur forte concentration dans les grandes villes, où les loyers sont traditionnellement plus élevés.

L’Office fédéral du logement rappelle que les centres urbains suisses sont des zones d’arrivée, ce qui en fait des points d’ancrage initiaux pour les nouveaux venus, qui y trouvent plus facilement un emploi ou un logement.

Des logements plus petits mais plus chers au mètre carré

Les différences de prix ne s’expliquent pas par une plus grande surface de logement. En effet, les familles suisses disposent en moyenne de 48,2 mètres carrés par personne, tandis que les étrangers doivent se contenter de 35,8 mètres carrés.

Le paradoxe est que, bien que ces appartements soient plus petits, le prix au mètre carré y est plus élevé. Cette situation aggrave encore le déséquilibre entre les deux groupes et renforce la perception d’une inégalité structurelle dans l’accès au logement.

Un manque d’information et une discrimination difficile à prouver

Selon Marie Glaser, porte-parole de l’Office fédéral du logement citée par la source, de nombreux étrangers ne connaissent pas leurs droits en matière de location. Par exemple, ils ignorent souvent qu’ils peuvent contester le montant du loyer initial dans les 30 jours suivant la signature du bail s’ils découvrent qu’ils paient plus que les anciens locataires.

En parallèle, certains critères non liés au prix peuvent restreindre l’accès au logement. Des refus de dossier fondés sur la nationalité, l’origine ou la langue, bien que prohibés par la loi, existent. Ces pratiques, rarement explicites, limitent les choix des candidats étrangers et les contraignent parfois à accepter des logements plus chers ou moins avantageux.

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