La Suisse est confrontée à une vague de grippe plus précoce que les années passées. La semaine dernière, 846 cas de grippe ont été confirmés, soit une augmentation de 65,9 % par rapport à la semaine précédente, d’après l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Le Tessin est le canton le plus touché, mais l’épidémie concerne désormais tout le pays, avec un seuil épidémique atteint plus tôt que d’habitude. L’OFSP surveille de près cette évolution, d’autant plus que la grippe A et d’autres virus circulent également parmi la population, posant un défi majeur pour le système de santé suisse.
Une épidémie plus précoce, mais comparable aux saisons passées
La saison de la grippe en Suisse débute plus tôt cette année, avec une hausse de 65,9 % des cas confirmés par rapport à la semaine précédente. Selon les données de l’OFSP, cette hausse correspond à 9,3 cas pour 100 000 habitants en Suisse et au Liechtenstein, un chiffre bien supérieur aux 3,5 cas pour 100 000 habitants enregistrés à la même période l’année dernière. Ce chiffre a augmenté bien plus tôt que l’année précédente, où une incidence aussi élevée n’avait été observée qu’en fin décembre. En termes de répartition géographique, les cantons du Tessin, du Valais et de Bâle-Ville figurent parmi les plus touchés, avec des taux d’incidence respectivement de 44,30, 15,35 et 13,41 pour 100 000 habitants. À l’inverse, des cantons comme Schwyz, Schaffhouse et Uri enregistrent des taux bien plus faibles, autour de 1,18 à 2,61 cas pour 100 000 habitants.
Le nombre de consultations médicales pour symptômes grippaux a également connu une forte augmentation. Plus de 8 800 personnes ont consulté pour des maladies pseudo-grippales la semaine dernière, soit environ 65 % de plus que la semaine précédente. Bien que l’épidémie ait commencé plus tôt cette année, l’OFSP souligne que cette situation est comparable à la saison 2022/2023, où la grippe avait également débuté en avance. En revanche, les deux dernières années avaient vu un pic de l’épidémie beaucoup plus tard, fin janvier. Les autorités sanitaires indiquent que, malgré cette précocité, l’intensité de l’épidémie n’est pas plus importante que celle observée lors de saisons précédentes. En effet, la grippe provoque une épidémie chaque hiver, à l’exception de la saison 2020/2021 où les mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19 avaient limité la propagation du virus.
Des virus multiples circulent simultanément : un défi pour le système de santé
Outre la grippe, d’autres virus sont actuellement en circulation en Suisse, compliquant davantage la gestion de l’épidémie. Le virus respiratoire syncytial (VRS), qui provoque des infections des voies respiratoires, connaît une hausse significative dans les eaux usées de plusieurs régions. Cette augmentation indique l’apparition d’une vague de VRS, qui touche particulièrement les jeunes enfants et les personnes âgées, fragiles face à ce type d’infection. Ce virus s’ajoute à la circulation persistante du coronavirus, bien que cette dernière ait diminué après avoir atteint un pic provisoire en octobre.
La situation est d’autant plus préoccupante pour le système de santé suisse, qui pourrait se retrouver sous pression en raison de la concurrence entre ces différents virus. Alors que les hôpitaux se préparent à accueillir les patients grippés, la présence simultanée du Covid-19 et du VRS pourrait rendre plus difficile la gestion des soins et des infrastructures. En plus de la grippe, les autorités doivent donc veiller à la gestion des autres affections virales en circulation, en ajustant les ressources médicales et les priorités de soins.
Dans ce contexte, l’OFSP appelle à la vigilance et à la prévention. Le système de santé suisse, bien qu’efficace, pourrait être soumis à une pression supplémentaire si l’épidémie de grippe et la vague de VRS venaient à se renforcer dans les prochaines semaines. Les autorités sanitaires encouragent la population à se faire vacciner contre la grippe et à suivre les recommandations pour limiter la propagation des virus. La situation reste donc sous étroite surveillance, avec des mesures adaptées qui pourraient être renforcées si nécessaire.
