Les départs en vacances saturent chaque été les routes suisses, particulièrement autour du Gothard, où les files d’attente sont interminables. Pour remédier à cette situation, une motion a été déposée fin juin par une centaine de parlementaires.
Ces derniers proposent de taxer les automobilistes étrangers traversant la Suisse sans y faire de halte. Cette taxe serait modulable, avec des tarifs plus élevés lors des périodes de forte affluence, comme les week-ends estivaux ou les vacances de Pâques.
Le conseiller national UDC Paolo Pamini a précisé que cette taxe pourrait atteindre plusieurs centaines de francs aux pires moments, comme pendant les pics de trafic, et servirait à inciter les conducteurs à traverser la Suisse à des moments moins saturés, par exemple la nuit ou en semaine, rapporte la RTS.
Les automobilistes et l’alternative du col du Brenner
L’idée de cette taxe repose sur l’espoir de mieux répartir le trafic et de réduire les embouteillages, mais son efficacité est incertaine. L’ingénieur en mobilité Sylvain Guillaume-Gentil estime que les automobilistes ne seront probablement pas dissuadés de traverser la Suisse, en raison de l’absence d’alternatives viables.
Pour des trajets comme celui entre Francfort et Gênes, le passage par le col du Brenner, bien que possible, rallonge le parcours de 250 kilomètres, soit environ trois heures de route supplémentaires.
De plus, l’ingénieur souligne que les vacanciers ont déjà la possibilité de modifier leurs horaires de voyage, mais qu’ils ne le font pas. Cette taxe ne semble donc pas à même de modifier les comportements de manière significative.
Une taxe aux risques juridiques
Au-delà de la question de son efficacité, la proposition de taxe soulève des préoccupations juridiques. Selon les analystes, si la Suisse impose une telle taxe, elle pourrait se retrouver en infraction avec les accords de libre circulation des biens et des personnes signés avec l’Union européenne.
La mise en place de cette taxe pourrait en effet entraîner des mesures de rétorsion, avec des taxes supplémentaires imposées aux automobilistes suisses dans les autres pays européens. Cette dimension légale pourrait compliquer la mise en œuvre de la mesure, et les débats au Parlement suisses sont encore loin d’être tranchés.








