La Suisse envisage des milliards d’investissements en réponse à Trump

Pour éviter le droit de douane de 31 %, la Suisse propose d’investir plusieurs milliards pour maintenir ses relations économiques avec les États-Unis.

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Drapeau suisse
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L’annonce de Donald Trump a eu l’effet d’un choc pour l’économie helvétique. Dès le 9 avril, les exportations suisses vers les États-Unis pourraient être frappées d’un droit de douane de 31 %. Face à cette mesure brutale, Berne cherche une réponse équilibrée. Le Conseil fédéral a critiqué publiquement la décision, mais sans opter pour des contre-mesures immédiates.

Pour autant, le gouvernement fédéral ne reste pas sans initiative. Selon Blick, il envisage une contre-proposition économique forte pour convaincre l’administration Trump de revoir sa position. Cette piste s’inspire d’un précédent avec l’Inde, où la Suisse avait mis sur la table d’importantes garanties d’investissement pour débloquer un accord commercial.

Une proposition d’investissement en guise de concession

La Suisse travaille sur une offre qu’elle qualifie d’« explosive », à savoir fournir des garanties pour des investissements directs de plusieurs milliards de francs aux États-Unis. C’est le département de l’économie, dirigé par Guy Parmelin, qui pilote cette démarche. Comme l’indique le média helvétique, des diplomates économiques étudient une procédure similaire à celle de l’accord de libre-échange récemment conclu avec l’Inde.

Ce modèle repose sur une promesse d’investissements suisses en échange de concessions tarifaires de la part des États-Unis. Une forme de donnant-donnant qui permettrait à la Suisse de préserver ses intérêts commerciaux tout en renforçant sa présence économique en Amérique. Ces garanties ne seraient pas de simples promesses verbales, mais des engagements concrets, susceptibles d’être mobilisés dans les négociations.

Un précédent indien comme source d’inspiration

Dans les discussions avec l’Inde, la Suisse, aux côtés des autres membres de l’Association européenne de libre-échange (AELE) – Islande, Liechtenstein et Norvège –, avait visé une augmentation des investissements directs de 100 milliards de dollars sur 15 ans. Cette stratégie avait été déterminante pour conclure l’accord de libre-échange.

D’après la source, Berne souhaite s’appuyer sur cette expérience pour convaincre Washington. Mais les conditions sont différentes : l’économie américaine est bien moins « avide d’investissements » que celle de l’Inde, ce qui pourrait compliquer la mise en œuvre d’une stratégie identique.

Une base économique déjà solide à faire valoir

La Suisse est déjà fortement implantée économiquement aux États-Unis. Les entreprises helvétiques y ont investi environ 300 milliards de francs, ce qui fait du pays l’un des plus grands investisseurs étrangers outre-Atlantique. Cet ancrage pourrait être mis en avant comme gage de la solidité des relations économiques bilatérales.

Pour aller plus loin, Berne pourrait inciter les investisseurs privés suisses à continuer à renforcer leur présence aux États-Unis. Cela pourrait passer par des incitations ciblées ou même des aides spécifiques, selon les scénarios actuellement envisagés au sein du Département fédéral de l’économie.

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