Depuis plusieurs années, la Suisse fait face à un manque d’aires de stationnement adaptées pour les communautés de gens du voyage étrangers. L’absence de places dédiées entraîne des occupations illégales de terrains, générant des tensions avec les propriétaires fonciers et les communes. Pour répondre à cette problématique, le canton de Berne a soumis en 2020 un projet d’aire de transit à Wileroltigen au vote populaire. Malgré des oppositions locales, la proposition a été validée par la population.
Le site a été aménagé à un kilomètre du village de Wileroltigen, à proximité d’une aire de service autoroutière. Les travaux ont débuté en 2024 et se sont achevés début 2025, conformément au mandat du Grand Conseil bernois, qui a alloué un budget de 3,3 millions de francs à ce projet.
Une réglementation stricte pour encadrer l’utilisation du site
L’aire de transit sera accessible chaque année de début mars à fin octobre, période correspondant aux déplacements saisonniers des gens du voyage. Pour séjourner sur le site, plusieurs règles ont été mises en place.
Un dépôt de garantie de 200 francs sera exigé pour chaque caravane, en plus d’un loyer de 20 francs par jour et par caravane. Les personnes souhaitant y séjourner devront obligatoirement présenter leurs papiers d’identité ainsi que les permis de circulation des véhicules.
Des restrictions environnementales sont également imposées. Les occupants n’auront pas le droit d’utiliser l’aire d’autoroute adjacente ni ses installations. En cas de non-respect répété du règlement, une expulsion pourra être ordonnée.
Les autorités espèrent que cette réglementation permettra d’éviter les conflits avec les riverains et d’établir un cadre légal clair pour l’accueil des caravanes.
Une avancée pour la cohabitation, mais des besoins encore non couverts
Le manque d’infrastructures adaptées pour les gens du voyage étrangers en Suisse reste une problématique majeure. L’aire de Wileroltigen représente une avancée, mais elle ne suffira pas à répondre aux besoins globaux de ces communautés.
Pour Evi Allemann, conseillère d’État bernoise et responsable de la Direction de l’Intérieur et de la Justice, cette aire de transit contribuera à une cohabitation plus sereine entre les gens du voyage et la population locale. Simon Röthlisberger, secrétaire général de la fondation Assurer l’avenir des gens du voyage suisses, estime que cette infrastructure constitue une avancée concrète pour la protection des minorités.
Malgré cette ouverture, les autorités suisses devront encore trouver d’autres solutions pour pallier le manque persistant d’aires de stationnement et éviter les tensions liées aux occupations illégales.