Dans le rapport du classement mondial du bonheur publié jeudi, la Suisse se retrouve désormais à la 13e position, un éloignement important de la première place qu’elle avait occupée en 2015. Ce pays, qui se classait encore 9e l’année dernière, enregistre une chute qui le place parmi les grands perdants de cette édition, aux côtés d’autres pays comme le Canada et les États-Unis.
Ce classement est basé sur plusieurs critères, parmi lesquels l’évaluation personnelle de la satisfaction de vie, le PIB par habitant, l’espérance de vie en bonne santé, la liberté, le soutien social, la générosité et la corruption. Bien que la Suisse demeure un pays où le bien-être reste élevé, ce recul soulève des questions sur les éléments ayant pu nuire à son statut d’excellence en matière de bonheur.
Les pays nordiques toujours en tête
Tandis que la Suisse perd de sa superbe, les pays nordiques restent les leaders incontestés du classement. La Finlande, fidèle à sa première place depuis huit ans, continue de dominer ce classement, suivie de près par le Danemark et l’Islande. Ces nations se distinguent par des systèmes de protection sociale solides, une faible corruption, et un respect indéfectible pour l’environnement, des éléments favorisant une qualité de vie élevée.
Selon Frank Martela, professeur à l’université Aalto d’Espoo, les Finlandais bénéficient d’une « société qui fonctionne plutôt bien », une démocratie stable, une liberté d’expression et un faible taux de corruption contribuant grandement à leur satisfaction. En outre, l’attachement profond à la nature, un facteur culturel majeur en Finlande, apparaît comme un élément déterminant pour le bien-être des habitants, comme l’indique Eveliina Ylitolonen, une étudiante de Helsinki, dans le média helvétique.
Le déclin des États-Unis dans le classement du bonheur
De leur côté, les États-Unis enregistrent leur plus mauvais classement historique, chutant à la 24e place, un score particulièrement bas depuis le début de l’index en 2012. Ce déclin peut s’expliquer par plusieurs facteurs sociaux et économiques, dont l’augmentation des repas pris seuls, un phénomène fortement lié au bien-être des individus. Le rapport met en évidence que le nombre d’Américains qui mangent seuls a augmenté de 53% en deux décennies.
En 2023, un Américain sur quatre a déclaré avoir pris tous ses repas seul la veille. Cette tendance serait l’un des éléments principaux expliquant la baisse du bien-être aux États-Unis. Par ailleurs, les États-Unis font face à une augmentation des « décès par désespoir », incluant les suicides et les overdoses, alors que ces taux diminuent dans la majorité des autres pays. Ce phénomène inquiétant montre un détérioration de la santé mentale et sociale des citoyens américains.