En Suisse, certains professionnels peinent à toucher un salaire décent

L’inflation en Suisse impacte les salaires, avec des réalités contrastées entre stagnation salariale, précarité et stratégies d’adaptation pour maintenir le pouvoir d’achat.

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Des billets de cinquante francs suisses
En Suisse, certains professionnels peinent à toucher un salaire décent - © Sutterstock

En Suisse, bien que l’inflation ait marqué une pause, le coût de la vie continue de grimper, mettant à l’épreuve le pouvoir d’achat des habitants. Dans ce contexte, de nombreux professionnels doivent jongler avec des salaires stagnants et des pressions économiques croissantes.

Entre défis personnels et stratégies d’adaptation, ces réalités économiques montrent à quel point la situation salariale reste complexe et variée dans le pays.

La précarité des artistes : des salaires loin des attentes

Les professionnels du secteur artistique, comme Isabelle Bonillo, comédienne et metteuse en scène, sont souvent confrontés à des salaires peu élevés, qui ne prennent pas en compte l’ampleur de leur travail.

Isabelle Bonillo, qui monte elle-même ses spectacles, évoque une rémunération qui fluctue entre 4 000 et 6 000 francs brut par mois. Elle souligne que la préparation et la recherche de financement pour ses projets ne sont pas rémunérées à leur juste valeur.

Selon elle, bien que son travail soit en constante demande, le système ne rémunère correctement que le temps des répétitions et des représentations. En conséquence, des périodes de chômage interviennent, ce qui fait baisser la moyenne de son salaire, rapporte Blick.

Serge Perret, scénographe de théâtre, présente également une situation instable. Il essaie de se verser un salaire de 5 000 francs brut par mois, mais la concurrence dans son domaine est de plus en plus forte.

Pour faire face à cette pression, il a investi dans une machine à impression verticale qui lui permet de créer des décorations murales pour toucher de nouveaux clients. Bien qu’il ait des clients fidèles, le marché reste difficile, et il peine parfois à garantir un revenu stable.

Le secteur éducatif et les salaires plus stables

Michel Giauque, animateur de développement personnel en milieu scolaire, vit une situation plus stable que ses homologues dans le secteur artistique. À 8 600 francs brut par mois, avec un 13e mois, il peut offrir à sa famille des vacances et maintenir un niveau de vie confortable.

Il travaille à 80 %, une situation qui lui permet de consacrer du temps à des projets comme le Carrefour-Chansons, une comédie musicale qui attire chaque année 3000 spectateurs. Michel Giauque prévoit de continuer à travailler après 65 ans, notamment pour assurer la pérennité de ses projets et la gestion des spectacles.

La retraite : une nouvelle réalité pour certains

La situation des retraités peut également être différente, comme en témoigne Thierry Barrigue, dessinateur de presse de 75 ans. Bien qu’il touche une retraite mensuelle de 4 539 francs, il cumule des mandats extérieurs qui augmentent ses revenus à environ 6 439 francs par mois.

Ses droits d’auteur, issus de ses publications, viennent s’ajouter à ce total, portant ses revenus mensuels à 7 500 francs. Thierry Barrigue reste actif, continuant de travailler sur des projets artistiques et de participer à des événements tels que le festival Le livre sur les quais.

Selon lui, ce maintien d’une activité professionnelle permet de compenser les pertes liées aux années de cotisation manquantes au 2e pilier, suite à son travail à Paris avant ses 30 ans. Il rappelle que, malgré sa retraite, il reste bien au-dessus du seuil de pauvreté, tout en étant passionné par son métier.

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