Face à la menace de nouveaux droits de douane américains, la Suisse figure désormais parmi les 15 pays avec lesquels Washington souhaite ouvrir des négociations commerciales rapides. Cette avancée marque un tournant dans les relations économiques bilatérales, alors que la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, souligne une « étape importante » pour sécuriser les échanges.
Dans un contexte international marqué par des tensions commerciales accrues, la Suisse a su s’imposer comme un partenaire incontournable pour les États-Unis. Cette reconnaissance ouvre la voie à des discussions stratégiques visant à stabiliser les relations douanières et renforcer la coopération économique entre les deux pays.
La position de la Suisse dans ce groupe restreint intervient alors que le président américain Donald Trump multiplie les mesures protectionnistes. L’enjeu pour Berne est de transformer cette opportunité en un mandat de négociation formel pour préserver l’accès au marché américain et limiter les incertitudes qui pèsent sur ses exportations.
Washington propose des négociations rapides pour éviter une crise douanière
Lors de sa visite à Washington le 24 avril, Karin Keller-Sutter a rencontré le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, afin d’amorcer un processus de négociation. La ministre des Finances a salué ce rapprochement comme un « progrès important », signalant que les États-Unis souhaitaient éviter une escalade tarifaire avec leurs partenaires stratégiques, rapporte Blick.
Dans le même élan, il a été convenu d’élaborer une déclaration d’intention commune, ouvrant la voie à l’obtention rapide d’un mandat de négociation. Pour Karin Keller-Sutter, citée par le média helvétique, il est impératif de réduire l’incertitude économique, soulignant que « l’économie peut aussi vivre avec de mauvaises solutions et de mauvaises lois », mais que l’instabilité est plus dommageable.
Un dialogue renforcé pour stimuler les investissements et la coopération sectorielle
Parallèlement aux discussions financières, Guy Parmelin, ministre de l’Économie, a abordé la question des investissements suisses aux États-Unis, notamment dans les secteurs de la pharmacie et de la biotechnologie. Selon la source, les Américains s’intéressent particulièrement à une participation accrue des entreprises helvétiques dans leur processus de réindustrialisation.
Cette dynamique de renforcement de la coopération bilatérale prévoit également une prochaine visite en Suisse de la ministre américaine de l’Éducation, Linda McMahon. Ce déplacement vise à approfondir les liens dans le domaine de la formation professionnelle et de la recherche, deux axes jugés prioritaires par les deux gouvernements.
Une réponse stratégique à un bouleversement de l’ordre économique mondial
Interrogée lors de la réunion du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, Karin Keller-Sutter a estimé que le monde traversait un « bouleversement clair », avec des règles du jeu internationales en pleine mutation. Blick rapporte que la présidente de la Confédération a mis en garde contre toute tentative de retour à l’ancien ordre économique, évoquant une accélération et une disruption des dynamiques existantes.
Dans ce contexte, la Suisse cherche à sécuriser ses intérêts tout en adaptant sa stratégie aux nouvelles priorités américaines, notamment face aux critiques de l’administration Trump à l’encontre du FMI et de la Banque mondiale, accusés de trop se concentrer sur le climat et l’égalité plutôt que sur la stabilité financière.








