La Banque nationale suisse (BNS) a abaissé son taux directeur de 0,25 point de pourcentage, portant ce dernier à 0 %. Cette décision, annoncée ce jeudi matin, intervient après une période marquée par une pression inflationniste faible en Suisse, notamment avec une inflation en territoire négatif en mai.
La BNS, dans sa politique monétaire actuelle, ajuste son taux directeur pour faire face à une économie en ralentissement et à une pression inflationniste qui reste maîtrisée. Cette nouvelle réduction du taux, qui fait suite à cinq précédentes baisses, vise à soutenir la croissance tout en maintenant la stabilité des prix.
Une inflation maîtrisée mais fragile
L’un des principaux moteurs de cette décision de la BNS est la faible inflation en Suisse. En mai, l’inflation a enregistré une légère valeur négative de -0,1%. La Banque nationale suisse indique que la pression inflationniste s’est considérablement réduite au cours du dernier trimestre.
Ce faible taux d’inflation a conduit la BNS à réagir en ajustant son taux directeur à la baisse. Cette décision s’inscrit dans une série de baisses consécutives, dont la sixième depuis 2024, et reflète l’objectif de l’institution monétaire de maintenir l’inflation dans une fourchette stable, entre 0 % et 2 %. Les économistes avaient largement anticipé cette mesure, compte tenu du contexte économique global et des faibles pressions inflationnistes observées en Suisse, indique Blick.
La force du franc suisse et les tensions commerciales mondiales
La BNS fait face à une autre difficulté, à savoir la force du franc suisse. En raison de la montée des tensions commerciales internationales, notamment avec les États-Unis, le franc suisse a gagné en valeur face au dollar.
Cette appréciation du franc pourrait rendre les exportations suisses moins compétitives, affectant ainsi l’économie du pays. La Banque nationale suisse a souligné qu’elle continuerait à surveiller de près l’évolution des marchés financiers et se réserve la possibilité d’intervenir sur le marché des changes si nécessaire.
Cette approche vise à limiter l’impact de la force excessive du franc tout en ajustant la politique monétaire aux nouvelles réalités économiques mondiales, explique Watson.
Ajustements des prévisions économiques pour 2025 et 2026
En plus de la réduction de son taux directeur, la BNS a révisé ses prévisions d’inflation pour les années à venir. La banque a abaissé ses attentes d’inflation pour 2025, désormais estimée à 0,2 % contre 0,4 % précédemment.
Pour 2026, la prévision d’inflation a été révisée à 0,5 % contre 0,8 %. Malgré cela, la BNS a maintenu ses prévisions de croissance économique pour 2025 et 2026, tablant sur une progression du PIB entre 1 % et 1,5 %.
Ces ajustements prennent en compte les tensions commerciales mondiales et un ralentissement économique anticipé dans les trimestres à venir. En revanche, la BNS estime que l’inflation pourrait augmenter aux États-Unis, mais que la pression inflationniste en Europe devrait continuer à diminuer. Elle demeure toutefois prudente, soulignant l’incertitude qui entoure ces prévisions et la possibilité d’une évolution plus défavorable des barrières commerciales.








