La Suisse, traditionnellement perçue comme un modèle de stabilité économique et de rigueur en matière de politique migratoire, voit ses fondamentaux mis à l’épreuve. En effet, le premier semestre 2024 a marqué un tournant pour l’immigration.
Le nombre de nouveaux arrivants a connu une baisse sensible en 2024, signe d’un changement de paradigme dans la politique migratoire helvétique. Ce recul, qui s’élève à près de 6 300 personnes par rapport à l’année précédente, s’explique notamment par un marché du travail moins dynamique.
L’immigration en léger recul
Les chiffres publiés par le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) sont sans équivoque. Entre janvier et juin 2024, la Suisse a accueilli 80 684 nouveaux arrivants, soit une baisse de 5 058 personnes (-5,9 %) par rapport à la même période en 2023.
D’après le communiqué du Conseil fédéral, la majorité des immigrants, à l’exception des demandeurs d’asile, provenaient de l’Union européenne (UE) et de l’Association européenne de libre-échange (AELE). Toutefois, leur nombre a diminué de 7,2 %, totalisant 57 330 personnes, soit 4 478 de moins qu’en 2023. Pour les pays tiers, la baisse a été plus modérée, avec 23 354 ressortissants, marquant une diminution de 2,4 %. Parmi les nouveaux arrivants, les Allemands, Italiens, Français et Portugais restent les nationalités les plus représentées. Parmi les ressortissants de pays tiers, les Américains dominent les flux migratoires vers la Suisse.
L’émigration de son côte a touché 35 184 résidents étrangers permanents, marquant une augmentation de 732 personnes par rapport à 2023. Parmi ces départs, 27 017 concernaient des ressortissants de l’UE/AELE, enregistrant une hausse de 667 personnes, tandis que 8 167 provenaient de pays tiers, avec une augmentation de 65 personnes. Cette tendance a contribué à une diminution du solde migratoire net.
Par ailleurs, le regroupement familial a représenté 24,3 % des entrées à long terme en Suisse sur la même période. Un total de 19 623 personnes ont rejoint le pays dans ce cadre, enregistrant une baisse de 9,2 % par rapport à 2023. Parmi ces nouveaux arrivants, 17 % étaient des proches d’un citoyen ou d’une citoyenne suisse.
Ralentissement économique et impact sur le marché du travail
Le ralentissement de la croissance économique au début de l’année 2024 par rapport à la même période en 2023 a eu des répercussions sur le marché de l’emploi, comme le souligne le Secrétariat d’État aux migrations (SEM). Néanmoins, les perspectives restent encourageantes pour la fin du premier semestre, bien que les différents secteurs affichent des évolutions variées.
Durant cette période, l’immigration de travailleurs provenant de l’UE/AELE s’est principalement concentrée dans le secteur tertiaire, qui a absorbé 80 % des nouveaux arrivants intégrés à la population permanente. Le secteur secondaire a accueilli 18 % de ces travailleurs, tandis que le secteur primaire en a intégré 2 %. Pour les travailleurs de l’UE/AELE non permanents, 77 % se sont dirigés vers le secteur des services, 10 % vers l’industrie, et 13 % ont rejoint le secteur agricole.
Sur les six premiers mois de 2024, 39 299 nouvelles autorisations de travail pour les frontaliers ont été délivrées, contre 41 747 pour la même période en 2023. Parallèlement, les séjours de courte durée soumis à déclaration ont atteint 170 899, contre 168 896 à la même période l’année précédente. Ces séjours, définis comme ne dépassant pas trois mois ou 90 jours ouvrables par an, concernent principalement des emplois temporaires en Suisse (59 %), des travailleurs détachés (32 %), et des prestataires de services indépendants (9 %).
Salut, c’est bien de ouvrait les frontières avec les travailleurs professionnel et sérieux , c’est le monde de la globalisation,