La Suisse a besoin de 460 000 travailleurs étrangers : voici tous les secteurs concernés

La Suisse anticipe un déficit de 460 000 postes d’ici 2035. Pour y faire face, elle compte sur l’immigration pour soutenir son économie.

Publié le
Lecture : 2 min
Ouvrier
La Suisse a besoin de 460 000 travailleurs étrangers : les secteurs concernés - © Canva

Le constat posé par l’Office fédéral de la statistique est clair. La population active diminue alors que les besoins des entreprises se maintiennent, voire augmentent. Pour faire face à ce déséquilibre, les milieux économiques, relayés par Economiesuisse, mettent en avant la nécessité de mieux exploiter la main-d’œuvre locale, tout en appelant à renforcer l’accueil de travailleurs étrangers.

L’enjeu dépasse la seule disponibilité de main-d’œuvre. Il s’agit d’un phénomène structurel aggravé par des évolutions démographiques durables. Selon les prévisions ajustées de l’OFS, le nombre de départs à la retraite dépassera durablement celui des nouveaux entrants sur le marché du travail.

La situation, selon la source, ne peut plus être compensée par une hausse de productivité ni par une mobilisation totale du réservoir indigène. La Suisse, dans ce contexte, ne peut pas se passer d’une immigration de travail ciblée.

Une pénurie documentée et inéluctable

La semaine dernière, l’Office fédéral de la statistique a publié des données actualisées sur l’évolution démographique du pays. Ces données révèlent que l’immigration nette a été plus élevée que prévu ces dernières années, en partie à cause de la guerre en Ukraine, tandis que le taux de natalité et l’espérance de vie ont été légèrement inférieurs aux projections initiales. Ces facteurs ont conduit à une révision des scénarios démographiques, sans infléchir les tendances de fond.

Sur la base du scénario de référence, Economiesuisse et l’Union patronale suisse ont calculé qu’environ 460 000 travailleurs à plein temps manqueront dans le pays d’ici dix ans. Cette projection repose sur une évaluation prioritaire de la population indigène, ce qui renforce l’alerte sur la gravité de la situation.

Les milieux économiques considèrent que la pénurie de main-d’œuvre va continuer de s’accentuer sous l’effet du vieillissement de la population, même en intégrant des politiques actives pour renforcer la productivité et activer le potentiel local.

Des secteurs déjà sous tension

Certains domaines professionnels sont d’ores et déjà identifiés comme les plus exposés. En effet, les secteurs de l’industrie, des technologies de l’information, de la santé, de l’ingénierie, des sciences et de la finance font partie des branches qui connaîtront les plus grands déficits de personnel. La Suisse devra recruter massivement dans ces domaines pour maintenir sa compétitivité et préserver ses capacités d’innovation.

En parallèle, la construction et l’agriculture, qui dépendent historiquement de la main-d’œuvre étrangère, pourraient également subir des perturbations importantes si l’arrivée de travailleurs devait ralentir. Ces métiers sont déjà confrontés à des difficultés de recrutement, et tout affaiblissement de la dynamique migratoire risque de freiner les chantiers et la production.

Agriculteurs
Agriculteur : © thacawealth

Une politique migratoire sous pression

La même source affirme que les mesures nationales ne suffiront pas à couvrir les besoins estimés. Dans son analyse, l’organisation met en garde contre une concurrence accrue à l’échelle européenne pour attirer les talents. De nombreuses régions en Europe font face à la même contraction de leur population active, ce qui augmente la compétition entre États.

La Suisse, traditionnellement perçue comme un pays attractif pour les travailleurs étrangers grâce à ses salaires et à sa stabilité, pourrait perdre cet avantage si elle ne prend pas de mesures claires. Des tensions sur le marché du logement, des infrastructures de transport saturées et des signaux politiques ambigus peuvent diminuer son attrait.

Laisser un commentaire

Share to...