Depuis 1860, le nombre de communes en Suisse diminue régulièrement. Ce processus s’est fortement accéléré au cours des dernières décennies, notamment depuis l’an 2000, sous l’effet des politiques incitatives cantonales et fédérales. Cette tendance vise à optimiser les ressources administratives, renforcer les services publics et répondre à des besoins croissants en matière de gouvernance locale.
La fusion des communes n’est pas qu’une question de chiffres. Elle reflète aussi une adaptation à des défis concrets, comme la difficulté de recruter des membres pour les conseils communaux ou de gérer des tâches administratives de plus en plus complexes. En 2025, ce mouvement de rationalisation a profondément redessiné la carte communale suisse.
Une dynamique nationale, des exemples locaux marquants
Le canton de Fribourg a été au centre des transformations de 2025. Les communes d’Auboranges, Chapelle (Glâne) et Ecublens ont été intégrées à Rue, faisant passer la population de cette dernière à 2600 habitants. Ce regroupement a donné naissance à un nouvel écusson symbolisant l’union des quatre entités. À proximité, Montet (Glâne) a été rattaché à Ursy, renforçant encore la cohérence territoriale du canton.
Une autre fusion significative concerne Grolley et Ponthaux, qui forment désormais la commune de Grolley-Ponthaux. Après un rejet en 2017, le projet a finalement été adopté en 2024 par une majorité écrasante des habitants des deux communes. Leur nouvel écusson mêle les symboles historiques des deux localités, dont le lion hérité de Grolley.
Des regroupements stratégiques dans d’autres cantons
Dans le canton de Neuchâtel, quatre communes, àn savoir Enges, Hauterive, Saint-Blaise et La Tène, ont fusionné pour donner naissance à Laténa, désormais la quatrième plus grande commune du canton avec 12 000 habitants. Cette nouvelle entité s’est dotée d’un écusson aux couleurs symbolisant ses paysages variés, entre lac, forêts et vignobles. Toutefois, le territoire de Laténa reste morcelé, Enges demeurant une exclave accessible uniquement via d’autres communes.
Aux Grisons, la commune de Tschiertschen-Praden a été intégrée à Coire, le chef-lieu du canton. Avec cette fusion, Coire voit sa superficie augmenter de près de 30 km², renforçant sa position parmi les 100 plus grandes communes de Suisse. Dans le canton de Lucerne, Honau a rejoint Root, bien que leurs territoires soient connectés uniquement par un corridor forestier de 120 mètres.
Le Tessin prévoit également des fusions importantes en avril 2025, comme la création de Nema par l’union de cinq petites communes, à savoir Astano, Bedigliora, Curio, Miglieglia et Novaggio. ar ailleurs, Bodio et Prato (Leventina) rejoindront respectivement Giornico et Quinto, illustrant une tendance similaire.
D’autres regroupements à venir
Le processus de regroupement ne s’arrêtera pas en 2025. De nouvelles fusions sont d’ores et déjà envisagées pour 2026, touchant principalement la Suisse romande et le Tessin, mais aussi les cantons d’Argovie, Soleure et Zurich. Le canton des Grisons, malgré sa forte réduction, pourrait aussi voir de nouvelles initiatives.
Les exemples les plus marquants restent cependant ceux de cantons comme Glaris, qui, en 2011, a réduit son nombre de communes de près de 30 à seulement 3. Cette rationalisation extrême reflète une tendance nationale visant à moderniser la gestion locale tout en respectant les spécificités des territoires.








