En Suisse, le stress et l’épuisement professionnel des travailleurs atteignent des niveaux préoccupants. Des études récentes mettent en lumière une réalité qui touche la grande majorité des employés, menaçant à la fois leur santé et l’équilibre économique du pays.
Stress au Travail : plus de 770 000 suisses prêts à tout laisser pour retrouver la paix
Un tiers des travailleurs suisses se disent régulièrement exténués après leur journée de travail. Une situation qui reflète une tendance préoccupante confirmée par les données du Baromètre annuel de Travail.Suisse. Avec plus de 770 000 employés envisagant de quitter leur poste à cause de cette pression, l'épuisement professionnel devient un enjeu majeur de santé publique et de performance économique.
Les résultats de ces analyses montrent qu'un nombre croissant de travailleurs se disent incapables de gérer leurs obligations personnelles ou familiales après une journée de travail. Le constat est sans appel ; les conditions de travail pèsent lourdement sur la qualité de vie.
Des niveaux de stress en constante augmentation
Selon le Baromètre annuel de Travail.Suisse, six travailleurs sur sept (84,2 %) déclarent être parfois trop fatigués pour gérer leurs obligations personnelles ou familiales après leur journée de travail. Ce chiffre révèle une progression de 3,5 points depuis 2021. Parmi eux, un tiers affirme que cette fatigue est fréquente ou très fréquente, ce qui constitue un record inquiétant.
Certaines professions, notamment dans les secteurs de l'information, du commerce ou encore de la finance, semblent particulièrement touchées. La pénurie de main-d'œuvre, souvent évoquée comme facteur clé, alimente un cercle vicieux. Avec moins de collègues disponibles pour partager la charge, le stress et la pression augmentent inévitablement, selon Léonore Porchet, vice-présidente de Travail.Suisse. Cette tendance s'observe également dans des secteurs à forte intensité de tâches administratives ou dans des environnements où les exigences sont en constante augmentation.
Un impact direct sur la santé et l'économie
Les conséquences de cette pression dépassent largement le cadre professionnel. Un tiers des employés atteints de maladies chroniques indiquent que leur capacité à travailler est limitée, mais peu bénéficient d'aménagements adaptés. Plus des deux tiers de ces travailleurs ne reçoivent aucun soutien spécifique pour ajuster leur poste de travail à leurs besoins. Cette absence de prise en charge renforce les risques de décrochage professionnel et aggrave les inégalités au sein des entreprises.
Cette situation a aussi des répercussions sur l'économie nationale. Plus de 770 000 employés envisagent de changer de travail en raison du stress qu'ils subissent. En parallèle, près de la moitié des sondés pensent qu'il serait relativement aisé de trouver un emploi équivalent, un signe des tensions qui se jouent sur le marché du travail suisse. Le coût indirect pour les entreprises, en termes de perte de talents et de baisse de productivité, devient un enjeu difficile à ignorer.
Vers une mobilisation nécessaire
Malgré ces constats alarmants, des pistes d'amélioration sont envisageables. Certaines entreprises ont commencé à offrir un meilleur soutien en matière de formation continue, en intégrant ces efforts dans le temps de travail. Toutefois, près de la moitié des employés doivent encore financer eux-mêmes leurs formations, ce qui limite leur accès à ces opportunités et accroît les disparités.
La lutte contre le stress professionnel doit devenir une priorité nationale, tant pour préserver la santé des employés que pour renforcer la compétitivité économique du pays. Des initiatives concrètes, comme une meilleure adaptation des conditions de travail pour les personnes souffrant de limitations physiques ou mentales, sont urgentes. Par ailleurs, un rééquilibrage des charges de travail et une organisation interne mieux structurée pourraient aider à réduire les tensions au quotidien.