Le stress au travail n’a jamais été aussi préoccupant en Suisse. Une étude récente, menée par Travail.Suisse et la Haute école spécialisée bernoise, met en lumière l’ampleur de ce phénomène avec un pourcentage alarmant des travailleurs qui peinent à trouver l’énergie pour gérer leur vie personnelle après une journée de travail.
Stress au travail en Suisse : quels secteurs sont les plus touchés ?
La santé mentale des travailleurs suisses atteint un seuil critique, révèle le « Baromètre du bon travail » publié par Travail.Suisse et la Haute école spécialisée bernoise. Plus de 84 % des salariés déclarent ne pas avoir assez d'énergie après leur journée pour mener une vie personnelle épanouie. Ce phénomène, qualifié d'épuisement chronique, est devenu un enjeu central du monde du travail.
Alors que les professions du secteur agricole apparaissent comme les moins stressantes, d'autres secteurs, tels que le commerce de détail et l'information, enregistrent des niveaux de stress alarmants. Ces disparités sectorielles soulèvent des questions majeures sur les conditions de travail et les priorités des politiques publiques.
Des professions plus épargnées que d'autres
Certaines professions parviennent à maintenir des niveaux de stress relativement faibles. En tête, les métiers liés à l'agriculture et la sylviculture. Seuls 23,8 % des travailleurs de ce secteur déclarent subir un stress important, un chiffre qui pourrait s'expliquer par des rythmes de travail plus autonomes et en contact avec la nature.
Les fonctionnaires enregistrent également un faible taux de stress (35,4 %), tout comme les travailleurs du transport et de l'entreposage (33,3 %). Ces professions, bien qu'exposées à certaines contraintes, semblent bénéficier de structures de travail plus stables.
Les ouvriers du bâtiment, souvent perçus comme exerçant un métier physiquement exigeant, rapportent un taux de stress modéré (41,3 %). Ces résultats montrent que le stress ne se limite pas à l'intensité physique du travail, mais est influencé par d'autres facteurs, tels que la pression organisationnelle ou les attentes hiérarchiques.
Des secteurs où la pression est écrasante
À l'inverse, certains métiers connaissent des niveaux de stress préoccupants. Les employés du secteur de l'information et de la communication, comprenant notamment les journalistes et les téléconseillers, figurent parmi les plus affectés avec 50,8 % d'entre eux se disent stressés.
Le commerce de détail, regroupant des caissières et vendeurs, suit de près avec 49,5 % de travailleurs signalant un stress important. Les métiers de la banque et des assurances (48,5 %), de la santé (47 %) et de la restauration (45,5 %) complètent ce tableau sombre. Ces secteurs partagent souvent des caractéristiques communes telles que des horaires irréguliers, une forte pression pour atteindre des objectifs et une interaction constante avec le public.
Un impact qui dépasse le cadre professionnel
Le stress ne se limite pas au lieu de travail, car il envahit également la vie personnelle des travailleurs suisses. Selon l'étude, une majorité écrasante (84,2 %) rapporte une fatigue excessive les empêchant de profiter de leur temps libre. Cette tendance s'inscrit dans un cycle d'épuisement qui affecte non seulement la santé mentale, mais aussi la santé physique des employés.
Face à ce constat, Travail.Suisse appelle à une action politique immédiate. Pour Léonore Porchet, vice-présidente de l'organisation, il est impératif d'accorder une priorité nationale à la lutte contre le stress. Des solutions adaptées à chaque secteur, incluant des améliorations organisationnelles et des mesures de prévention, pourraient atténuer cette pression croissante.