Moins d’argent pour les start-ups suisses en 2024 : une chute des financements de 15 %

En 2024, les start-ups suisses ont levé 2,3 milliards de francs, soit une baisse de 15% par rapport à l’année précédente. Malgré cette diminution, le nombre de 513 tours de financement reste élevé, représentant la 4ᵉ meilleure performance de la décennie.

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Moins d’argent pour les start-ups suisses en 2024 : une chute des financements de 15 % | Econostrum.info - Suisse

L’année 2024 a été marquée par une diminution importante des fonds levés par les start-ups suisses. En comparaison avec les 2,7 milliards de francs collectés en 2023, cette baisse de 15% n’est pas négligeable. Cependant, malgré ce recul des montants investis, le nombre de 513 rondes de financement reste relativement élevé, en légère baisse de 6,7% par rapport à l’année précédente. Ce chiffre représente la 4ᵉ meilleure performance des dix dernières années, ce qui indique une certaine résilience malgré un contexte économique mondial difficile.

Les raisons de cette baisse peuvent être attribuées à un environnement économique complexe, marqué par une inflation élevée, des tensions géopolitiques et un climat d’incertitude qui pousse les investisseurs à être plus prudents. Ce recul est également un effet collatéral des ralentissements observés dans d’autres économies européennes et mondiales. Toutefois, le nombre de financements reste un indicateur positif de l’attractivité du marché suisse des start-ups.

L’intelligence artificielle et la santé, moteurs du financement

En 2024, le secteur de l’intelligence artificielle a été un grand bénéficiaire des financements, représentant 22 % du total levé, contre seulement 10 % en 2023. Cet engouement pour l’IA, un secteur jugé clé pour les années à venir, a permis à de nombreuses entreprises suisses de capter des fonds importants, attirant ainsi l’attention des investisseurs qui voient dans l’IA un potentiel de croissance et d’innovation majeur.

Le secteur de la santé a aussi joué un rôle central en attirant une part significative des investissements. Les entreprises des secteurs des biotechnologies et des dispositifs médicaux ont levé à elles seules plus de 1 milliard de francs, représentant ainsi 45 % du total des financements dans les start-ups suisses. Parmi les plus importantes levées de fonds, l’entreprise Alentis Therapeutics a récolté 158 millions de francs, tandis que les biotechnologies ont reçu 703 millions de francs. Les entreprises actives dans les dispositifs médicaux ont, pour leur part, levé 275 millions de francs.

La santé, en particulier dans les domaines des biotechnologies et des dispositifs médicaux, continue de susciter un vif intérêt auprès des investisseurs, en raison de son fort potentiel d’impact sur le bien-être et l’innovation dans les soins médicaux. Ces secteurs contribuent à maintenir un niveau élevé de financement dans l’économie suisse, malgré la tendance générale à la baisse.

Des secteurs en déclin : l’énergie et la fintech dans une situation difficile

En revanche, certains secteurs ont vu leur attractivité diminuer. Les secteurs de l’énergie et du matériel ont enregistré respectivement 39 et 40 tours de financement, bien en deçà des chiffres des années précédentes. Ce déclin s’explique par une volonté des investisseurs de se concentrer sur des secteurs considérés comme plus rentables à court terme, comme l’IA et la santé. Par ailleurs, les entreprises évoluant dans les domaines des fintech et de l’insurtech ont également souffert de la baisse d’intérêt des investisseurs, enregistrant seulement 38 financements.

Le secteur des cleantech, bien qu’important pour la transition énergétique, a également observé une baisse, avec seulement 28 opérations recensées en 2024. Cela reflète une moindre priorité accordée aux technologies environnementales, malgré les enjeux globaux de développement durable. Les investisseurs semblent privilégier des secteurs plus directement porteurs d’innovation immédiate, comme la technologie ou les nouvelles solutions dans la santé.

Montants investis : une concentration sur les petites et moyennes levées

Une analyse plus détaillée des montants montre que plus de la moitié des 513 tours de financement ont concerné des montants inférieurs à 1 million de francs, soit 56,3 % du total. 32,5 % des investissements ont oscillé entre 1 et 10 millions de francs, et seulement 8,6 % des opérations ont porté sur des montants compris entre 10 et 50 millions de francs. Les investissements plus importants, ceux entre 50 et 100 millions de francs, ont représenté seulement 2,4 % des tours, tandis que les sommes supérieures à 100 millions de francs ont été attribuées dans 0,2 % des transactions.

Cela montre que, bien que les financements restent relativement nombreux, ils sont souvent de faible ampleur. Parmi les levées de fonds les plus importantes, Alentis Therapeutics se distingue avec 158 millions de francs, suivie de Asceneuron (87 millions), Bright Peak Therapeutics (80 millions) et iOnctura (77 millions). Ces montants témoignent de l’existence de projets très ciblés, dont la viabilité dépend de la capacité à convaincre les investisseurs d’un potentiel de développement rapide.

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