Le soutien aux accords bilatéraux entre la Suisse et l’UE s’effrite

Bien que la majorité des Suisses soutienne les accords bilatéraux avec l’UE, une étude révèle une division croissante de l’opinion publique.

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accords bilatéraux entre la Suisse et l'UE
Le soutien aux accords bilatéraux entre la Suisse et l’UE s’effrite | Econostrum.info - Suisse

Le sondage mené par l’institut de recherche gfs.bern pour l’association Interpharma met en lumière une évolution notable de l’opinion des Suisses vis-à-vis des accords bilatéraux avec l’Union européenne. Si 58 % des Suisses se déclarent encore favorables à ces accords, ce soutien a chuté de 6 % par rapport à l’année précédente. Une tendance inquiétante se dessine, car pour la première fois depuis 2020, l’opinion en faveur des bilatérales a enregistré une diminution.

En parallèle, le groupe des Suisses hésitants, ceux qui perçoivent à la fois des avantages et des inconvénients dans les accords, a augmenté de manière significative, passant de 14 % à 20 %. De plus, 20 % des sondés estiment que les accords bilatéraux n’apportent principalement que des inconvénients, une hausse de 1 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres montrent une évolution marquée de l’opinion, qui n’est plus aussi fermement alignée derrière les accords bilatéraux, comme cela était le cas par le passé.

Une évolution notable au sein des partis politiques

L’évolution de l’opinion publique ne se limite pas à la population générale. Les partis politiques suisses, eux aussi, voient un déclin dans le soutien aux bilatérales. Parmi les partis les plus affectés, on retrouve les Verts libéraux, traditionnellement considérés comme pro-européens. Leur soutien aux accords bilatéraux a chuté de 89 % à 77 %, ce qui représente une baisse importante pour un parti qui avait jusque-là montré une position clairement favorable à l’UE.

Le PLR (Parti des Libéraux-Radicaux), le parti du ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis, enregistre également une forte baisse. Le soutien aux bilatérales parmi les membres de ce parti est passé de 76 % à 60 %, un recul qui traduit une certaine désillusion au sein de la base électorale du ministre. Une partie de cet affaiblissement du soutien se retrouve dans un groupe plus large d’électeurs qui, tout en reconnaissant des avantages aux accords, admettent aussi des inconvénients. Ce groupe est passé de 16 % à 30 %, une variation significative.

Un soutien grandissant pour l’EEE

Une autre conséquence de la baisse d’adhésion aux accords bilatéraux III est l’augmentation de l’intérêt pour d’autres options, notamment l’adhésion à l’Espace économique européen (EEE). Selon le sondage de l’institut de recherche, 52 % des Suisses se disent désormais favorables à cette alternative, une option qui semble avoir gagné en popularité par rapport aux années précédentes. Cette adhésion permettrait à la Suisse de maintenir des relations économiques avec l’Union européenne tout en évitant l’adhésion politique à l’UE.

En revanche, l’option de libre-échange, bien qu’elle ait encore son soutien, a perdu de sa popularité, passant de plus de 60 % il y a trois ans à 39 % aujourd’hui. Ce chiffre marque un revers pour cette solution qui était, jusqu’à récemment, vue comme une alternative viable. À l’inverse, l’option d’une résiliation totale des bilatérales ne recueille que 19 % de soutien, tandis que l’idée d’une adhésion complète à l’UE reste marginale avec seulement 16 % d’appuis.

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