Alors que les vacances touchent à leur fin, c'est le moment idéal de se pencher sur la question de la semaine de quatre jours de travail. Cette formule permet aux employés de profiter d'un jour de repos supplémentaire dans la semaine, tout en conservant le même nombre d'heures travaillées (35 h). Une telle organisation semble-t-elle séduisante pour les Suisses ?
L'association Employés Suisse propose une initiative alléchante pour les travailleurs. Selon Manuela Donati, responsable de la communication, les entreprises devraient offrir à leurs employés d'ici 2025 soit une augmentation salariale allant jusqu'à 2,2 %, soit une réduction du temps de travail sans baisse de rémunération. Une initiative gagnant-gagnant visant à améliorer la qualité de vie des employés suisses en leur accordant plus de temps libre tout en préservant leur niveau de salaire actuel.
La semaine de quatre jours : un pari gagnant pour Assymba
Depuis un an et demi, la société informatique vaudoise Assymba a fait le pari audacieux de la semaine de quatre jours pour ses employés. Et le succès est au rendez-vous ! "Je m'étais inspiré des bons résultats obtenus dans les pays nordiques", explique Patrick Tundo, le fondateur d'Assymba. "Bien sûr, au début, certains collaborateurs étaient un peu hésitants, craignant une baisse de salaire. Mais l'objectif était justement d'optimiser le temps de travail tout en préservant la rémunération."
Et le pari s'est avéré gagnant ! La semaine de quatre jours a permis une meilleure cohésion d'équipe, comme le souligne l'un des employés : "Nous devons être plus flexibles pour optimiser notre travail, ce qui nous pousse à davantage d'entraide entre collègues." Loin d'avoir nui à la productivité, cette nouvelle organisation a même fait progresser le chiffre d'affaires de la PME.
D'autres entreprises ont aussi été tentées par ce nouveau modèle de travail. Cependant, certaines ont finalement choisi de revenir à leur organisation traditionnelle. C'est le cas du groupe hôtelier Krafft à Bâle, qui avait initialement misé gros sur cette approche : une durée de travail inchangée, mais répartie sur quatre jours au lieu de cinq. Au bout d'un certain temps, tant les employés que la direction ont préféré retourner au modèle classique, selon les informations de SRF.
Semaine de quatre jours : un débat entre syndicats et employeurs
Les syndicats suisses, menés par Unia, plaident pour une semaine de travail de quatre jours, la considérant comme une juste compensation pour les salariés face à une productivité croissante. “Il est temps que les salariés obtiennent quelque chose en retour, sous forme de plus de temps libre”, affirme Mirjam Brunner, spécialiste du droit du travail chez Unia, à SRF.
Cependant, l’association faîtière des employés de commerce, représentée par Ursula Häfliger, appelle à la prudence. Elle souligne que l’introduction de la semaine de quatre jours nécessiterait une révision complète des processus internes des entreprises. Elle rappelle également que le travail à temps partiel est déjà très répandu en Suisse.
Les patrons, quant à eux, s’opposent fermement à cette généralisation et jugent l'idée irréalisable pour la majorité des entreprises. Jonas Lehner, responsable suppléant du secteur communication de l’Union patronale suisse, déclare : “C’est très bien si certaines entreprises peuvent se le permettre. (…) Mais pour la plupart des entreprises, une semaine de quatre jours n’est tout simplement pas réalisable.”