L’été 2025 s’annonce en Suisse comme l’un des plus chauds jamais enregistrés selon les données climatiques disponibles. Les dernières prévisions indiquent des températures nettement supérieures à la moyenne, couplées à un déficit prononcé de précipitations.
Ce contexte climatique provoque une mobilisation des autorités, inquiètes des répercussions sur l’agriculture, l’énergie et les ressources en eau. La question de la résilience du pays face à une sécheresse prolongée est désormais au cœur des préoccupations.
Des prévisions alarmantes : chaleur excessive et pluies rares
Les modèles météorologiques convergent vers un scénario estival sous haute tension. Le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) et le Climate Forecast System (CFS) américain prévoient pour les mois de juin, juillet et août 2025 des températures supérieures à la normale de 1 à 2 degrés, comparées à la moyenne de la période 1990-2020, rapporte Blick. Selon Michael Eichmann, météorologue chez MeteoNews, cette tendance s’inscrit dans la dynamique climatique des dernières décennies, où les étés anormalement chauds deviennent la norme.
Ces prévisions n’indiquent pas que chaque jour sera caniculaire, mais que la moyenne des températures sera plus élevée que d’habitude. Certaines périodes plus fraîches sont possibles, mais ne compenseront pas l’intensité des vagues de chaleur attendues. Le mois de mai 2025, entamé sur des températures élevées, se situe actuellement en dessous des normales, illustrant la forte variabilité climatique qui rend toute anticipation complexe mais nécessaire.
Côté précipitations, les prévisions pointent également vers une tendance à la baisse. Le faible enneigement durant l’hiver, associé à une fonte des neiges modeste, ne suffira pas à combler le déficit hydrique attendu. La vigilance est de mise face au risque d’une sécheresse prolongée, susceptible de peser lourdement sur l’agriculture, la production hydroélectrique et l’approvisionnement en eau potable.
Une réponse nationale organisée face aux tensions à venir
Pour faire face à ce scénario préoccupant, les autorités suisses ont mis en œuvre dès le printemps un système national d’alerte précoce. Inauguré le 8 mai 2025, ce dispositif permet de diffuser des informations ciblées aux autorités locales, aux services spécialisés et au grand public. L’objectif est d’anticiper au mieux les tensions liées à la chaleur et au manque d’eau.
Paul Steffen, de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), alerte sur les conséquences attendues dans plusieurs secteurs. L’agriculture est particulièrement exposée, avec un risque élevé de pertes de récoltes. La chaleur pourrait également compromettre le fonctionnement des centrales hydroélectriques, notamment celles installées au fil de l’eau ou alimentées par des barrages affectés par la baisse des niveaux des rivières et des réservoirs.
Les transports fluviaux, comme ceux sur le Rhin, pourraient subir des restrictions si les niveaux d’eau descendent en dessous des seuils de navigabilité. Le risque de pénurie d’eau potable, déjà évoqué dans certains cantons, ne peut être écarté dans le scénario d’un été extrêmement sec. La Confédération insiste sur l’importance des mesures d’économie d’eau et de la coordination entre les cantons, les communes et les exploitants agricoles.
Des campagnes d’information rappellent les gestes à adopter en période de canicule : limiter les efforts physiques pendant les heures chaudes, surveiller les personnes vulnérables, et s’hydrater régulièrement. Les autorités misent également sur la sobriété énergétique, en appelant à limiter l’usage des climatiseurs dans les bureaux et logements.
Les infrastructures urbaines font l’objet de mesures d’adaptation, notamment par la végétalisation de certains espaces publics, la création de zones d’ombre et l’utilisation de matériaux moins sensibles à la chaleur. Ces aménagements visent à atténuer les effets des pics de température dans les centres-villes.








