La faîtière syndicale Travail.Suisse a présenté un bilan préoccupant des négociations des salaires en 2024. Alors que l’économie suisse affiche des signes de reprise, le pouvoir d’achat des travailleurs continue de s’éroder dans plusieurs branches.
Les augmentations salariales, souvent jugées insuffisantes, ne permettent pas de rattraper les pertes liées à l’inflation. Des secteurs particulièrement exposés, comme la santé et le commerce de détail, montrent un retard de rémunération inquiétant.
Les secteurs les plus touchés par des hausses insuffisantes en Suisse
Malgré une reprise économique notable, les hausses salariales en Confédération Helvétique peinent à suivre l’inflation. Les employés des secteurs clés tels que la santé, la restauration ou encore le commerce restent parmi les plus pénalisés, dénonce Travail.Suisse.
Les employés de la santé, de la restauration-hôtellerie et du commerce de détail subissent donc de plein fouet le manque de revalorisation salariale. Selon Thomas Bauer, responsable de la politique économique à Travail.Suisse, ces secteurs souffrent d’un retard salarial accumulé depuis 2021. Malgré des conditions de travail souvent difficiles, les hausses obtenues ne compensent pas la perte de pouvoir d’achat liée à l’inflation.
Un facteur aggravant reste le faible taux de syndicalisation dans ces branches, ce qui limite leur poids dans les négociations collectives. Dans les hôpitaux et les supermarchés, par exemple, les salaires stagnent, alors que les employés sont essentiels pour le bon fonctionnement de l’économie. Pour Thomas Bauer, cette situation est « inacceptable », d’autant plus que l’amélioration économique aurait dû permettre des ajustements salariaux plus significatifs.
Des résultats contrastés dans d’autres secteurs
À l’opposé, certains secteurs comme la construction et les métiers artisanaux enregistrent des avancées plutôt notables. Les employés des chantiers, menuisiers ou peintres ont obtenu des hausses salariales jugées « satisfaisantes ». A titre d’exemple, dans la construction, les négociations ont permis une augmentation effective de 1,4 % des salaires, selon le syndicat Syna.
Des améliorations ont aussi été apportées avec l’indexation automatique des salaires à l’inflation, ajoutée aux conventions collectives de certaines branches. Cependant, ces gains restent isolés et concernent une minorité de secteurs, rappelle Yvonne Feri, présidente de Syna. Du côté du service public, les négociations se montrent plus incertaines : si certaines branches des transports publics obtiennent des compensations, les discussions restent tendues, notamment au sein de l’administration fédérale.
Malgré quelques évolutions positives, une majorité de travailleurs suisses voient leur pouvoir d’achat diminuer. Ce constat, pointé par les syndicats, met en lumière un fossé croissant entre la reprise économique et la réalité des salaires.