Alors que la reprise économique semble enfin pointer le bout de son nez après plusieurs années de crise sanitaire, la question des hausses salariales pour 2025 reste d’actualité. Selon Travail.Suisse, la lente remontée des salaires dans certains secteurs ne suit pas l’inflation, ce qui laisse une grande partie des travailleurs face à une érosion continue de leur pouvoir d’achat. En effet, malgré la croissance observée dans certains secteurs, les travailleurs peinent à voir les effets de cette reprise sur leur rémunération.
La situation est particulièrement tendue dans des branches comme la santé, le commerce de détail et la restauration-hôtellerie, où les hausses salariales sont jugées largement insuffisantes pour compenser la hausse des prix à la consommation. Ces travailleurs, souvent peu syndiqués, se retrouvent dans une position difficile, incapable de récupérer le terrain perdu face à une inflation qui grève leur quotidien.
Une inégalité marquée entre secteurs
Le panorama des hausses salariales 2025 n’est pas uniforme. Tandis que certains secteurs semblent profiter d’une meilleure dynamique salariale, d’autres, plus fragilisés, continuent d’implorer des augmentations substantielles. Dans des métiers comme ceux du second-œuvre, les menuisiers, les peintres et autres travailleurs du bâtiment, des accords ont permis des augmentations satisfaisantes, à la fois sur le plan salarial et sur l’indexation automatique des salaires à l’inflation. Cette mesure, bien que limitée, constitue un progrès important pour ces travailleurs.
Néanmoins, ce scénario reste un cas isolé. En effet, dans les secteurs moins organisés syndicalement, comme la santé ou la restauration, les hausses obtenues ne suffisent pas à rattraper l’ampleur des pertes salariales subies depuis plusieurs années, et la pression sur ces travailleurs ne semble pas prête de s’atténuer.
Construction et artisanat, des secteurs mieux lotis
Tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Si les hausses salariales sont insuffisantes dans des domaines tels que la santé ou le commerce, la situation est différente dans d’autres branches. Les employés des secteurs de la construction et de l’artisanat ont en effet obtenu des augmentations satisfaisantes, voire meilleures. Selon Syna, le syndicat des employés de la construction, les négociations ont permis une hausse effective des salaires de 1,4 % dans ce secteur, ce qui représente un soulagement pour ces travailleurs.
Un autre point positif a été l’introduction de l’indexation automatique des salaires à l’inflation pour les travailleurs du second-œuvre romand, un progrès important qui protège les revenus de l’érosion monétaire. Si ces résultats sont positifs, ils concernent cependant des secteurs bien spécifiques. En dehors de ces métiers, les augmentations sont plus modérées, laissant un grand nombre de travailleurs dans une situation précaire.
Les grandes disparités sectorielles et leurs conséquences sociales
Les disparités entre secteurs sont frappantes, notamment en ce qui concerne l’impact sur les travailleurs les plus vulnérables. Les secteurs les moins syndiqués, tels que la santé, le commerce de détail et la restauration, souffrent particulièrement de la faiblesse des augmentations salariales. Les hospitaliers, les caissiers de supermarchés ou encore les serveurs dans les restaurants ont en effet vu leur pouvoir d’achat se réduire ces dernières années. Dans ces secteurs, où la syndicalisation est plus faible, les travailleurs semblent avoir été moins bien représentés lors des négociations salariales.
Thomas Bauer, responsable de la politique économique à Travail.Suisse, a souligné que la situation dans ces secteurs est particulièrement préoccupante. Il évoque un « important retard salarial » accumulé depuis 2021. Le pouvoir d’achat de ces travailleurs n’a pas suivi la montée des prix, et les hausses salariales obtenues sont souvent jugées trop faibles pour compenser cette perte.
La situation dans le service public est également compliquée. Bien que certaines négociations aient permis de compenser l’inflation, notamment dans les transports publics, de nombreuses autres discussions sont encore en cours, sans garanties de résultats satisfaisants. Les mesures d’austérité budgétaire affectent directement les employés de l’administration fédérale, avec des perspectives de hausses salariales insuffisantes. La réduction des budgets dans certains secteurs publics fragilise encore davantage les travailleurs.