Salaires en Suisse : les disparités salariales nourrissent un tabou, mais pas chez ces deux catégories

En Suisse, parler de salaire reste un tabou, bien que les jeunes et les femmes soient plus ouverts, notamment en raison des inégalités salariales.

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francs suisses de différentes dénominations détenues entre les mains de femmes
Salaires en Suisse : les disparités salariales nourrissent un tabou, mais pas chez ces deux catégories - © Sutterstock

Malgré une ouverture progressive chez certaines catégories de travailleurs, le salaire demeure un sujet relativement tabou en Suisse. D’après le sondage réalisé par Blick et MIS Trend, 61% des employés ne partagent pas ou presque pas leur salaire avec leurs collègues.

Cette réticence est particulièrement marquée dans le secteur privé, où les classes salariales sont plus flexibles et moins transparentes, ce qui crée souvent des disparités difficiles à expliquer, surtout entre collègues effectuant des tâches similaires.

Les sondés signalent également qu’ils évitent de parler de salaire avec leurs amis, 47% des personnes interrogées affirmant qu’elles ne souhaitent pas aborder ce sujet dans un cadre amical. Comme le souligne Mathias Humery, directeur associé chez MIS Trend, « on ne ment pas sur son salaire, mais on n’en parle pas« .

Une plus grande ouverture chez les jeunes et les femmes

Les données recueillies dans le sondage montrent que certains groupes sont plus disposés à discuter de leurs salaires que d’autres. Les femmes, par exemple, sont nettement plus enclines à partager leur rémunération que les hommes, que ce soit avec leurs amis, leurs collègues ou même leurs proches.

Cette tendance se retrouve aussi chez les jeunes adultes (18-29 ans), qui sont deux fois plus susceptibles d’aborder le sujet avec leurs collègues par rapport aux travailleurs plus âgés, notamment ceux de plus de 60 ans.

Mathias Humery explique que les individus dont les salaires sont plus bas en général en parlent plus volontiers, ce qui explique l’attitude plus ouverte des jeunes et des femmes. En revanche, les hauts salaires, ceux de 10 000 francs et plus, sont les moins enclins à discuter de leur rémunération, par crainte d’être enviés.

La question de la transparence salariale

Un autre aspect important de cette étude concerne la question de la transparence salariale. Alors que 55% des travailleurs interrogés se sont montrés favorables à l’idée que les entreprises publient tous les salaires, ce pourcentage monte à 63% chez les femmes.

Cette aspiration à plus de transparence est particulièrement forte parmi les salariés gagnant entre 3000 et 5000 francs, où 69% des répondants se disent favorables à la publication des salaires. Ce résultat s’explique par un certain malaise ressenti face aux écarts de rémunération et à une insatisfaction croissante chez les salariés aux rémunérations modestes.

À l’inverse, parmi les travailleurs gagnant plus de 10 000 francs, seulement 31% sont favorables à cette transparence salariale. En outre, 75% des salariés ayant des hauts revenus affirment être prêts à ce que leur salaire soit public au sein de leur entreprise, et ce pourcentage monte à 82% chez les femmes.

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