Nestlé a confirmé le gel des salaires pour ses employés des sièges suisses en 2026. Cette mesure s’intègre à un plan mondial d’économies visant une réduction de 3 milliards de francs suisses d’ici 2027.
Elle concerne les sites stratégiques du groupe, dont les sièges de Vevey, Nestlé Suisse et Nespresso. Ce choix intervient dans un contexte de stagnation des volumes de ventes et de restructuration globale des effectifs.
Une mesure salariale ciblée sur les sièges suisses
Dans une communication interne adressée à ses collaborateurs, la directrice des ressources humaines de Nestlé, Anna Lenz, a officialisé l’absence de révision salariale pour l’année 2026 concernant les sièges du groupe en Suisse. Cette décision est justifiée par la pression continue sur les coûts, dans un environnement économique mondial qualifié d’exigeant. Le message, relayé par l’agence AWP, souligne que l’ensemble des employés concernés en a été informé, tout comme le syndicat Unia, qui a confirmé avoir eu connaissance de cette orientation salariale.
Le gel des salaires vise les collaborateurs travaillant au siège de Vevey, à la direction de Nestlé Suisse et à celle de Nespresso, le fabricant de capsules de café. Ces entités représentent une part importante des activités de pilotage et de gestion stratégique de l’entreprise à l’échelle nationale et internationale. Le choix de cibler uniquement les sièges, et non l’ensemble des effectifs suisses, traduit une volonté de contenir les coûts dans les fonctions dites de direction, sans toucher directement les unités de production ou les fonctions commerciales.
Il ne s’agit pas d’une mesure isolée. Ce gel s’ajoute à une série de décisions annoncées depuis l’automne, qui témoignent d’un recentrage de Nestlé sur sa rentabilité. Bien que l’entreprise reste bénéficiaire, elle fait face à une stagnation de ses volumes de ventes, ce qui l’oblige à revoir ses structures de coûts. En conséquence, elle réduit les avantages accordés à certains niveaux de l’organisation, à commencer par les sièges, dont les dépenses sont souvent perçues comme moins directement liées à la production.
Un plan de restructuration d’envergure mondiale
Ce gel salarial s’inscrit dans un plan d’économies mondial dévoilé par Nestlé en octobre dernier, prévoyant une réduction de 16 000 postes à l’échelle internationale, dont 12 000 postes de cadres. L’objectif est clair : économiser 3 milliards de francs suisses d’ici la fin de l’année 2027. Le groupe, basé en Suisse romande, entend ainsi simplifier sa structure, améliorer son efficacité opérationnelle et répondre aux attentes des marchés financiers.
La restructuration concerne tous les niveaux de l’organisation, mais elle cible particulièrement les fonctions d’encadrement et de support. Nestlé n’a pas communiqué en détail la répartition géographique des suppressions de postes, ni la manière dont elles se traduiront dans les différents pays. Le choix de s’attaquer en priorité aux coûts fixes reflète une stratégie prudente dans un contexte où les hausses de prix atteignent leurs limites, face à des consommateurs de plus en plus sensibles aux écarts tarifaires.
La stagnation des volumes, mentionnée dans les derniers résultats trimestriels, pèse sur les perspectives du groupe. Même si certaines marques emblématiques comme Cailler ou Smarties continuent de bien se vendre, la croissance organique peine à suivre. Les arbitrages internes se multiplient donc, et le gel salarial constitue un outil utilisé pour contenir les charges dans les fonctions administratives.
Le plan d’économies, à travers ses différentes mesures, semble avoir pour ambition de préserver la compétitivité globale de Nestlé, tout en adaptant sa structure à un marché mondial de l’alimentation de plus en plus tendu. La pression inflationniste, les coûts des matières premières et les évolutions des habitudes de consommation imposent des adaptations rapides, parfois difficiles à faire accepter en interne.








