L’augmentation des prix de l’immobilier en Suisse est alimentée par une demande toujours plus forte, stimulée par des taux d’intérêt hypothécaires bas. Toutefois, cette dynamique entraîne une forte hausse des prix, rendant l’achat d’un bien immobilier inaccessible pour une part croissante de la population. Selon une étude d’UBS, cette année, les prix des appartements devraient augmenter de 3%, tandis que ceux des maisons individuelles devraient connaître une hausse de 4%, rapporte Blick.
Les prix devenant un obstacle de plus en plus difficile à franchir, même les Suisses bénéficiant d’un revenu de 200’000 francs par an se retrouvent confrontés à une réalité inquiétante : seuls 49% des biens immobiliers actuellement sur le marché restent abordables pour eux. Thomas Rieder, économiste chez UBS, met en évidence la gravité de la situation en expliquant que « le prix devient un obstacle de plus en plus important ». Cette évolution n’est pas seulement observée pour les revenus modestes, mais touche également des ménages dont le salaire est supérieur à la moyenne nationale.
Un revenu élevé, mais une propriété inaccessible
L’étude d’UBS révèle que pour un revenu annuel de 150’000 francs, les acheteurs potentiels ne peuvent prétendre qu’à 31% des biens immobiliers actuellement en vente. Ce chiffre devient encore plus inquiétant avec un revenu de 200’000 francs, où seulement la moitié des biens immobiliers restent accessibles. Malgré un revenu considérable, ces acheteurs potentiels se retrouvent donc confrontés à un marché où les prix ne cessent de grimper, réduisant leur pouvoir d’achat.
Il est à noter que même dans des zones relativement éloignées des centres urbains, comme à Zurich, la situation n’est guère plus favorable. En effet, il devient nécessaire d’envisager un temps de trajet allant de 30 à 45 minutes pour trouver des propriétés accessibles à ces niveaux de revenu. Un tel déplacement, bien que réaliste pour certains, soulève des questions quant à la viabilité de cette option à long terme.
L’exode vers la périphérie : une solution limitée
Face à l’augmentation des prix dans les centres urbains, nombreux sont ceux qui se tournent vers les banlieues ou les zones périphériques pour trouver un logement abordable. Cependant, même dans ces zones moins prisées, la situation n’est pas idéale. À Zurich, par exemple, un acheteur disposant d’un revenu de 200’000 francs par an doit accepter des trajets plus longs pour accéder à des maisons ou appartements dans son budget. Un trajet quotidien de 30 à 45 minutes devient ainsi une norme pour ceux qui souhaitent rester à proximité de la ville sans en subir l’inaccessibilité des prix.
À Bâle, la situation est tout aussi compliquée. Là aussi, la majorité des communes limitrophes ne sont pas accessibles pour les acheteurs avec un revenu de 200’000 francs. Toutefois, à Berne, le panorama est différent. Presque toutes les communes limitrophes autour de la capitale sont redevenues abordables, offrant ainsi un peu plus de marge de manœuvre aux acheteurs en quête d’une propriété à prix raisonnable.
Des jeunes ménages en difficulté : l’épargne comme seule solution
Les jeunes ménages sont particulièrement impactés par la montée des prix, étant souvent contraints de repousser leur projet d’achat ou d’épargner plus longtemps pour espérer accéder à la propriété. Selon l’étude d’UBS, la proportion de propriétaires de moins de 65 ans a diminué de manière notable ces dernières années, ce qui montre l’ampleur du problème pour les générations actuelles.
De plus, la pression exercée par les loyers élevés, qui devraient augmenter de 2,5% cette année pour les logements neufs et de 1,5% pour les loyers existants, n’arrange en rien la situation des jeunes ménages. Cette hausse des loyers, combinée à la rareté des logements disponibles, entraîne un blocage supplémentaire du marché immobilier.