Le débat sur l’avenir de l’AVS revient régulièrement en Suisse, sans qu’une solution durable n’ait été trouvée. Le Centre patronal constate que les réformes précédentes ont échoué à stabiliser le financement du système. Malgré plusieurs votations, aucun consensus n’a émergé, et les discussions se poursuivent au Parlement.
L’organisation estime que des mesures urgentes sont nécessaires pour garantir la pérennité de l’AVS et du deuxième pilier, qui doivent ensemble assurer environ 60 % du dernier salaire des retraités.
Une proposition fondée sur les années de cotisation
Le Centre patronal souhaite que le droit à la pleine retraite repose sur une durée de cotisation de 44 ans, plutôt que sur un âge fixe. Selon cette organisation, ce modèle serait plus équitable, notamment pour les personnes ayant commencé à travailler tôt.
Actuellement, le système impose une exigence de 44 ans de cotisation à partir de l’âge de 21 ans, mais l’âge légal de départ est fixé à 65 ans. Avec la réforme proposée, un salarié ayant commencé à cotiser dès 20 ans pourrait partir à la retraite à 64 ans, tandis qu’un universitaire entrant sur le marché du travail à 27 ans devrait attendre 71 ans.
Le Centre patronal insiste sur le fait que cette approche éviterait d’imposer une hausse uniforme de l’âge de la retraite, une mesure souvent rejetée par la population. RTS rappelle que, selon Christophe Reymond, directeur de l’organisation, ce changement permettrait de corriger une inégalité entre ceux qui cotisent dès leur jeunesse et ceux qui commencent plus tardivement. Il précise cependant que cette proposition n’a pas vocation à être soumise à une initiative populaire, mais à influencer les débats parlementaires.
Un impact sur l’AVS et le deuxième pilier
Outre la réforme du premier pilier, le Centre patronal propose une évolution du deuxième pilier avec un nouveau « plan minimum » basé sur une épargne renforcée. L’objectif serait d’adapter les cotisations et les prestations pour assurer un meilleur équilibre financier du système de retraite. blue News souligne que cette approche repose sur l’expérience de l’organisation, qui gère déjà une caisse AVS et plusieurs institutions de prévoyance du deuxième pilier.
Pour financer ces changements, l’organisation suggère une augmentation modérée de la TVA et des prélèvements salariaux. Cette mesure viserait à stabiliser le système, mais son impact exact sur les cotisants et les entreprises n’a pas encore été précisé. Selon la même source, ces ajustements doivent permettre de garantir la pérennité des retraites dans un contexte où la durée de vie s’allonge et où les ressources de l’AVS sont mises à rude épreuve.
Le débat autour de cette réforme s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’avenir du système de prévoyance suisse. Alors que le Parlement doit impérativement boucler une réforme de l’AVS d’ici l’année prochaine, les propositions du Centre patronal pourraient influencer les orientations politiques à venir.