Retraite en Suisse : Ce que 37% des pensionnés auraient aimé savoir plus tôt

Plus d’un retraité suisse sur trois regrette sa stratégie de prévoyance vieillesse, un phénomène lié au manque d’information et de préparation.

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Retraite en Suisse : Ce que 37% des pensionnés auraient aimé savoir plus tôt : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

La question de la prévoyance vieillesse en Suisse est un sujet d’importance nationale, d’autant plus qu’il touche une population toujours plus nombreuse et vieillissante. Si la plupart des retraités se disent satisfaits de leur épargne-retraite, un sondage récent a révélé que plus d’un sur trois nourrissait des regrets quant à la manière dont il avait préparé sa retraite.

 Ce phénomène, d’autant plus marquant dans un pays reconnu pour son système de prévoyance solide, met en lumière les lacunes d’information et les erreurs stratégiques des générations précédentes. L’importance de ce sujet se reflète dans l’évolution des comportements d’épargne à travers les générations et dans la nécessité de mieux comprendre les facteurs à l’origine de ces regrets.

Les regrets des retraités suisses : Manque d’information et erreurs stratégiques

D’après le sondage mené par l’assureur Baloise, plus de 37 % des retraités suisses avouent nourrir des regrets concernant leur prévoyance vieillesse. Ces regrets se manifestent principalement par des erreurs liées à un manque d’information sur les options de prévoyance et par une procrastination face à l’épargne. Si certains retraités estiment qu’ils n’ont pas épargné assez tôt ou de manière suffisante, d’autres pointent une inadéquation de leurs stratégies de placement. Les raisons de ces erreurs sont multiples : un manque de compréhension des mécanismes complexes du système de prévoyance suisse, une confiance excessive dans l’AVS, et une tendance à remettre à plus tard les décisions concernant les produits d’épargne et de placement.

Les jeunes générations, bien qu’elles aient un accès plus facile à l’information, sont également confrontées à une forme de procrastination, ce qui engendre une épargne insuffisante. Moins de la moitié des moins de 30 ans parviennent à constituer des réserves pour leur retraite, malgré des efforts pour mettre de l’argent de côté pour les imprévus. Toutefois, 32 % de ces jeunes investissent déjà dans un 3e pilier classique, et près de 24 % choisissent des produits d’épargne plus complexes, comme les fonds de placements ou les titres. Cela témoigne d’une prise de conscience progressive quant à l’importance d’une épargne indépendante de l’AVS.

Le problème majeur réside dans l’inadéquation de l’épargne par rapport aux besoins futurs. Si la tendance à investir dans des solutions de prévoyance augmente avec l’âge, elle reste parfois insuffisante pour garantir un revenu de retraite digne. En effet, malgré les efforts de plus en plus nombreux des 30-44 ans, pour qui le pilier 3a classique séduit 62 %, l’investissement en placements n’atteint que 41 % au sein de cette même tranche d’âge. Cette réalité démontre que la majorité des Suisses, même à partir de la trentaine, privilégient la sécurité plutôt que la rentabilité à long terme des placements. Une stratégie qui peut sembler prudente à court terme, mais qui pourrait poser problème à mesure que les coûts liés à la retraite augmentent.

Les comportements d’épargne évoluent avec l’âge : Une prise de conscience progressive

L’étude menée par Baloise révèle également que les comportements d’épargne évoluent avec l’âge. Les jeunes de moins de 30 ans sont souvent moins enclins à mettre de l’argent de côté pour la retraite, leur épargne étant souvent destinée à couvrir des imprévus ou des projets à plus court terme. En revanche, dès la trentaine, l’intérêt pour le 3e pilier prend de l’ampleur, avec 62 % des personnes âgées de 30 à 44 ans cotisant à ce système d’épargne complémentaire. À cette tranche d’âge, une proportion importante d’individus commence à intégrer des produits d’investissement dans leur stratégie d’épargne, bien qu’ils restent majoritairement attirés par la sécurité de solutions telles que le pilier 3a classique.

Chez les 45-59 ans, l’appétit pour des placements plus risqués diminue, et 66 % des personnes dans cette tranche d’âge optent pour une épargne sous forme de prévoyance privée, à l’abri des fluctuations des marchés. Cependant, l’attrait pour les investissements financiers s’amenuise, tombant à 38 % dans cette catégorie d’âge. Cette évolution des comportements d’épargne reflète une prise de conscience croissante de l’importance de constituer un capital pour la retraite, mais également une préférence pour la sécurité à mesure que l’âge avance. Cela souligne l’importance d’une éducation financière précoce, afin que les jeunes générations puissent intégrer plus tôt des stratégies d’épargne adaptées et éviter les regrets de leurs aînés.

L’évolution des stratégies de prévoyance montre également que l’intérêt pour la prévoyance privée, sous forme d’épargne, augmente à mesure que les individus approchent de l’âge de la retraite. Toutefois, l’attrait pour des placements plus risqués est plus faible chez ceux qui ont déjà atteint la cinquantaine. Ce phénomène peut s’expliquer par une volonté accrue de garantir un revenu stable et prévisible une fois la retraite atteinte, plutôt que de risquer des pertes importantes avec des investissements trop volatils. Cette tendance montre que, bien que la sécurité soit un facteur clé dans le choix des produits d’épargne, elle peut aussi limiter le potentiel de rendement des placements à long terme.

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