Le Réseau hospitalier neuchâtelois face à un déficit de 20 millions en 2025

Le RHNe prévoit un déficit de 20 millions en 2025, malgré une réduction progressive. L’établissement mise sur l’ambulatoire et une meilleure gestion pour rétablir ses finances. Aucun licenciement n’est prévu, mais des arbitrages sur l’offre de soins sont en discussion.

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Le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) prévoit un déficit de près de 20 millions de francs en 2025. L’inflation, l’indexation des salaires et la hausse des coûts pèsent sur les finances de l’établissement. 

Malgré des mesures d’amélioration budgétaire, l’équilibre financier reste un défi. Une réorganisation est envisagée pour garantir l’offre de soins tout en maîtrisant les dépenses.

Un déficit qui s’inscrit dans une tendance de réduction progressive

Le RHNe, qui planifie sa stratégie hospitalière jusqu’en 2040, voit ses dépenses croître plus vite que ses revenus. L’inflation et la hausse des coûts de l’énergie et du matériel médical compliquent la gestion financière de l’établissement. Selon Philippe Eckert, président du conseil d’administration, les tarifs appliqués aux prestations hospitalières ne suffisent pas à compenser cette augmentation des charges.

En 2023, le déficit du RHNe atteignait 34,5 millions de francs, hors financements exceptionnels de l’État. Pour 2024, il est estimé à 28 millions, avant d’atteindre près de 20 millions en 2025. Malgré ce chiffre, une inversion de tendance semble se dessiner, avec une progression des recettes plus rapide que celle des charges. Le chiffre d’affaires devrait atteindre 454 millions de francs, en augmentation de 3,5 %, tandis que les coûts augmenteraient de 1,5 %.

Les mesures d’amélioration budgétaire mises en place par l’établissement représentent environ 20 millions de francs. Parmi elles, la réduction des investissements, qui passent de 24 millions en 2024 à 16,9 millions en 2025, ainsi qu’une réorganisation du personnel sans licenciement prévu. Les lits occupés par des patients en attente de placement en EMS continuent cependant d’exercer une pression sur les finances.

Vers un modèle hospitalier repensé et décentralisé

Face à ces défis financiers, le RHNe mise sur une stratégie globale et non plus sectorielle. L’un des axes majeurs concerne le développement de l’ambulatoire, avec la création de centres dédiés et l’hospitalisation à domicile. Ce modèle permettrait de désengorger les infrastructures hospitalières traditionnelles tout en réduisant les coûts.

Le projet de Monruz, à Neuchâtel, et la collaboration avec le groupe Volta illustrent cette volonté de diversification des soins. L’objectif est de réduire la dépendance à l’hôpital central et de rapprocher les prestations médicales de la population. L’accent est mis sur le développement des réseaux de soins en partenariat avec les institutions privées et publiques.

L’hôpital devra également arbitrer sur certaines prestations médicales, avec une possible délocalisation pour optimiser l’organisation des soins. L’idée est de sortir d’un modèle hospitalo-centré et de privilégier une offre plus flexible et adaptée aux besoins des patients. Selon Philippe Eckert, il s’agit de « concentrer ce qui doit l’être et d’amener aux patients un maximum de prestations de proximité ».

Le RHNe poursuit donc sa transition vers une nouvelle organisation des soins, tout en cherchant à stabiliser ses finances. Si la tendance à la réduction du déficit est encourageante, les efforts devront se poursuivre pour assurer un équilibre durable sans dégrader l’offre de soins.

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