Les récentes précipitations neigeuses, tombées entre dimanche soir et mardi, ont principalement touché les régions situées au-delà de 600 à 700 mètres d’altitude. Selon Marianne Giroud-Gaillard, prévisionniste chez MétéoSuisse, la neige pourrait persister jusqu’à Noël dans des endroits comme Sion, où les températures ne devraient pas dépasser 4 degrés cette semaine. Cette situation pourrait également s’observer dans des zones comme Fribourg, Delémont ou encore sur les hauteurs de Lausanne, où les températures restent suffisamment basses pour préserver la neige déjà tombée.
Toutefois, en dessous de 500 mètres, la donne change. À Genève, les précipitations étaient déjà sous forme de pluie dès lundi matin, et sur les bords du Léman ou du lac de Neuchâtel, les températures trop douces ne laissent que peu d’espoir pour un Noël enneigé.
Les Noëls blancs, une exception en plaine
Les données historiques confirment que les Noëls blancs sont un phénomène rare en Suisse. Depuis le début des relevés en 1931, 60 % des Noëls dans le Plateau central et oriental se sont déroulés sans neige, un chiffre qui grimpe à 75 % dans l’ouest et le nord-ouest du pays. À Berne, le dernier Noël enneigé remonte à 2014, et dans des villes comme Zurich ou Neuchâtel, il faut remonter à 2010.
Cette raréfaction des Noëls enneigés s’explique en partie par le réchauffement climatique. La limite des chutes de neige a déjà augmenté de 500 mètres en moyenne dans les Alpes, réduisant considérablement la probabilité d’enneigement dans les régions de plaine. À Einsiedeln, située à 900 mètres d’altitude, les Noëls verts se sont multipliés au cours des dix dernières années, une tendance directement liée aux températures en hausse.
Une réalité climatique qui transforme les traditions
Contrairement à l’image romantique souvent associée aux Noëls blancs, les festivités de fin d’année sont, historiquement, bien plus souvent « vertes » sur le Plateau suisse. Cette situation s’accentue avec les changements climatiques, rendant la neige de Noël de plus en plus rare, même à des altitudes autrefois favorables.
Si certaines régions bénéficieront peut-être d’un paysage enneigé cette année, la tendance générale confirme que le climat hivernal suisse subit une transformation notable, réduisant les chances de retrouver un Noël immaculé.