En Suisse, plus d’un cinquième de la population a déjà atteint l’âge de la retraite. Avec 1,7 million de seniors âgés de 65 ans et plus, la proportion de retraités actifs reste significative, notamment dans un contexte de vieillissement démographique. Cette situation représente à la fois un défi pour le marché du travail et une opportunité de capitaliser sur l’expérience de ces travailleurs expérimentés.
La Confédération a déjà mis en place des incitations pour encourager les seniors à prolonger leur carrière. La possibilité d’ajourner le versement de l’AVS en échange d’une rente majorée ou de bénéficier d’une demi-rente tout en continuant à travailler sont des dispositifs populaires. Mais pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, certains estiment qu’il faut aller plus loin. La proposition de Lars Guggisberg, visant à alléger la fiscalité des retraités encore actifs, entend répondre à cette problématique avec une approche pragmatique.
Une exonération fiscale ciblée sur les revenus professionnels
Lars Guggisberg, conseiller national de l’UDC, souhaite exonérer les revenus liés à l’activité professionnelle des retraités AVS de l’impôt fédéral direct. Contrairement aux rentes, ces revenus issus d’un emploi seraient fiscalement avantagés. Selon l’élu, cette mesure renforcerait l’attractivité du travail post-retraite tout en offrant un soulagement financier à ceux qui choisissent de rester actifs à temps plein ou partiel. Ce projet s’inscrit dans une démarche d’adaptation du système fiscal pour encourager la participation des seniors à la vie économique.
Un levier économique et social pour la Suisse
Au-delà de l’incitation fiscale, la mesure apporte des bénéfices économiques et sociaux. Pour les retraités, il s’agit non seulement d’augmenter leurs revenus, mais aussi de maintenir des interactions sociales essentielles à leur bien-être. Pour l’économie suisse, cela signifie valoriser le transfert intergénérationnel de compétences. Lars Guggisberg estime que la Confédération n’accuserait pas de pertes financières significatives, grâce aux recettes issues d’autres mécanismes fiscaux, comme la 13e rente AVS, et que cette exonération pourrait même réduire la nécessité de certaines aides sociales, notamment les prestations complémentaires. Les cantons et communes, quant à eux, continueraient à percevoir leur part des recettes fiscales, ne subissant aucune perte directe.