Depuis le deuxième trimestre, les exportations suisses affichent une dynamique stagnante, marquée par des variations soudaines selon les secteurs. La baisse de novembre s’inscrit dans ce contexte, soulignant la fragilité des performances dans des domaines traditionnellement robustes comme la chimie et la pharmacie. Ces secteurs, qui avaient connu une forte progression en octobre, enregistrent une chute de plus de 15 %, pesant sur l’ensemble des échanges extérieurs.
Cette situation interpelle sur les dépendances économiques et la volatilité des marchés internationaux, particulièrement en Europe, principal partenaire commercial de la Suisse. Elle met également en lumière la nécessité d’un examen approfondi des facteurs sous-jacents à cette contraction.
Une contraction marquée dans les échanges extérieurs
Les exportations suisses ont atteint 21,72 milliards de francs en novembre, affichant une baisse de 11 % par rapport au mois précédent. Selon l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (Ofdf), cette diminution atteint 10,8 % en termes réels, après ajustement pour l’inflation. Les secteurs chimique et pharmaceutique, qui représentent une part importante des exportations, ont vu leurs livraisons à l’étranger reculer de 15,2 % en valeur nominale et de 16,6 % en valeur réelle.
Ce repli annule les performances remarquables enregistrées en octobre, où les exportations de ces secteurs avaient bondi de plus de 16 %. La chute de 2,7 milliards de francs observée en novembre dans ces catégories explique à elle seule 80 % de la baisse totale des exportations du pays. À cela s’ajoute un ralentissement dans d’autres secteurs comme la mécanique, l’électronique et les denrées alimentaires.
Les marchés européens particulièrement touchés
La diminution des exportations suisses s’est ressentie dans toutes les régions, mais c’est l’Europe qui a été la plus affectée, avec une contraction de 13,7 %. Parmi les pays européens, la Slovénie a enregistré une chute spectaculaire de 50 % des échanges, après une forte hausse dans les mois précédents.
Dans le même temps, les importations ont également fléchi, tombant à 17,76 milliards de francs, leur niveau le plus bas depuis décembre 2021. Ce contexte reflète une dynamique générale de stagnation des échanges depuis le deuxième trimestre, sur fond de tensions économiques internationales et de fluctuations dans les principaux secteurs industriels suisses.
Malgré ces difficultés, certains segments, comme l’horlogerie, ont maintenu leurs performances, avec des exportations stables en valeur nominale. Ce résultat démontre l’importance des diversifications sectorielles pour amortir l’impact de variations brutales dans d’autres domaines clés.
