Le Conseil fédéral a accepté de réviser les salaires des fonctionnaires fédéraux, dans le but de les rendre plus conformes aux rémunérations du secteur privé. Cette décision intervient suite à une motion qui critique les écarts de rémunérations importants entre les deux secteurs et pourrait entraîner des ajustements significatifs d'ici 2026.
Bien que la mesure soit saluée par certains comme une démarche vers plus d'équité, elle est vivement critiquée par la gauche. Les opposants redoutent que cette révision n'accentue les disparités salariales entre les bas et hauts revenus dans l'administration publique, tout en laissant les problèmes de rémunération dans le secteur privé non résolus.
Un écart salarial notable
Selon une étude récente, les fonctionnaires fédéraux perçoivent un salaire moyen de 118 457 francs par an, contre 92 723 francs pour leurs collègues du secteur privé. Cette différence de 11,6 % alimente les critiques selon lesquelles les rémunérations dans l'administration fédérale sont excessivement élevées. Jürg Grossen, conseiller national Vert'lib (BE), a ainsi déposé une motion demandant une réforme des salaires pour les rendre plus conformes aux pratiques du marché.
Une réforme en perspective
Par ailleurs, le Conseil fédéral a donné son aval à cette motion, s'engageant à aligner davantage les salaires des fonctionnaires sur ceux du secteur privé. À partir de 2026, les rémunérations seront ajustées en fonction de courbes salariales et l'automatisme des augmentations sera supprimé. Cette décision vise à réduire les écarts salariaux et à optimiser les coûts pour l'État, tout en répondant à une demande de révision plus équitable des rémunérations publiques.
Critiques et préoccupations de la gauche
En revanche, la gauche exprime des réserves concernant la réforme. En effet, Greta Gysin, conseillère nationale Verts (TI), argue que les disparités salariales sont plus prononcées dans les tranches de bas salaires, tandis que les hauts salaires pourraient même augmenter. De son côté, David Roth, conseiller national PS (LU), considère que l'accent devrait être mis sur la correction dans le secteur privé, notamment par l'introduction de salaires minimums et une meilleure couverture par des conventions collectives.