Purge massive chez UBS : 10’000 postes seront supprimés d’ici 2027 pour sauver la banque

UBS supprime 10’000 emplois pour réduire ses coûts et améliorer son efficacité, une décision qui pourrait redéfinir l’avenir du secteur bancaire suisse.

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Purge massive chez UBS : 10'000 postes seront supprimés d'ici 2027 pour sauver la banque : Crédit : Fabrice Coffrini (AFP) | Econostrum.info - Suisse

UBS prévoit de supprimer encore 10’000 emplois d’ici 2027, dont 3’000 en Suisse, dans le cadre d’une nouvelle vague d’économies. Cette annonce intervient alors que la banque peine à intégrer les clients de l’ex-Credit Suisse, un processus qui accuse plusieurs mois de retard. 

Sous pression des marchés financiers, UBS doit à tout prix réduire ses coûts pour répondre aux attentes des investisseurs et réaliser les économies promises suite à l’acquisition de Credit Suisse. Cette réorganisation, qui s’accompagne d’une réduction importante des effectifs, soulève des interrogations sur l’avenir de l’emploi au sein de la banque et sur son modèle économique à long terme.

Retard dans l’intégration des clients de Credit Suisse : un frein à la rentabilité

L’intégration des clients de Credit Suisse (CS) dans le système d’UBS est un processus complexe qui prend plus de temps que prévu. À ce jour, environ 85 % des clients de l’ex-Credit Suisse ont été transférés dans les systèmes d’UBS, mais les relations les plus complexes, telles que celles des entreprises et des clients fortunés, nécessitent encore une gestion manuelle. Ces clients stratégiques représentent un défi particulier en raison de la complexité de leurs demandes et de la nécessité de maintenir des systèmes informatiques distincts pendant la transition. Par conséquent, UBS continue d’utiliser le système informatique de l’ex-Credit Suisse, générant des coûts supplémentaires et ralentissant le processus d’intégration.

Ce retard dans l’intégration a des conséquences sur la performance financière de la banque. Le directeur général de UBS, Sergio Ermotti, avait promis 13 milliards de dollars d’économies suite à l’acquisition de Credit Suisse, mais à fin septembre 2024, seuls 10 milliards (soit 77 %) de ces économies avaient été réalisées. Le manque d’efficacité dans cette transition fait peser un lourd fardeau financier sur UBS et diminue sa capacité à répondre aux exigences des investisseurs, qui attendent des résultats plus tangibles.

Une cure d’austérité sous pression des marchés financiers

Sous la pression des marchés financiers, UBS a annoncé un plan de réduction d’effectifs visant à éliminer 10’000 postes d’ici 2027, dont une partie importante en Suisse. La banque a précisé que cette réduction se ferait principalement par des départs naturels, des retraites anticipées, de la mobilité interne et l’internalisation de rôles externes. UBS tente ainsi de limiter au maximum les licenciements directs, tout en restructurant ses opérations pour devenir plus efficiente. Cependant, cette démarche est perçue par certains comme une réponse à la nécessité de réduire les coûts face à un environnement économique difficile.

Le marché attend des résultats concrets et rapides. Le rapport coûts/revenus de UBS reste élevé à 77 %, ce qui signifie que la banque doit encore faire face à des marges bénéficiaires importantes comparées à ses concurrents directs. Par exemple, Morgan Stanley affiche un rapport de 67 % et Société Générale de 61 %, selon 20min. Les investisseurs scrutent les efforts d’UBS pour améliorer son efficacité, et la suppression de 10’000 emplois s’inscrit dans une stratégie plus large visant à améliorer la rentabilité de la banque.

Si la réduction des coûts peut se traduire par une meilleure rentabilité à long terme, elle soulève des questions sur l’impact sur l’emploi, notamment en Suisse. UBS, qui représente un acteur clé du secteur bancaire en Suisse, pourrait voir une pression accrue sur son image, et la réduction d’effectifs pourrait affecter les employés et la perception de la stabilité de l’entreprise.

L’impact pour l’économie suisse et le secteur bancaire

Les suppressions d’emplois prévues par UBS auront des conséquences directes sur le marché de l’emploi en Suisse. Environ 3’000 postes devraient être supprimés dans le pays, ce qui représente une proportion significative des réductions d’effectifs globales. UBS se positionne ainsi dans un contexte difficile, où le secteur bancaire suisse est déjà confronté à des défis liés à la réglementation accrue et à la concurrence internationale.

L’impact économique de ces suppressions de postes pourrait se faire ressentir à plusieurs niveaux. Non seulement la banque suisse verra son personnel réduire, mais les secteurs connexes, tels que les prestataires de services technologiques et les entreprises de conseil, pourraient également être affectés par la restructuration. Cette situation pourrait également mener à une pression supplémentaire sur le marché de l’emploi bancaire, alors que d’autres banques suisses pourraient être amenées à suivre des stratégies similaires pour rester compétitives dans un marché en constante évolution.

La tendance à la réduction des coûts, l’automatisation et la numérisation dans le secteur bancaire signalent un changement de modèle économique, qui pourrait redéfinir l’avenir du secteur financier en Suisse. Les banques devront s’adapter aux nouvelles attentes des clients tout en maîtrisant leurs coûts. Si UBS réussit à mener à bien sa réorganisation, cela pourrait offrir un modèle pour l’avenir du secteur bancaire suisse, mais à quel prix pour l’emploi ?

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