Psychologues, hôpitaux et assureurs sur le point de s’entendre : la tarification va changer en Suisse

La Suisse négocie une nouvelle structure tarifaire pour les soins psychologiques ambulatoires, prévue pour 2027, garantissant plus de transparence et d’équité.

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Psychologues, hôpitaux et assureurs sur le point de s’entendre : la tarification va changer en Suisse : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

La Suisse s’apprête à adopter une nouvelle structure tarifaire pour les prestations psychologiques ambulatoires, une réforme attendue depuis plusieurs années par les psychologues, les hôpitaux et les assureurs maladie. Cette nouvelle structure, désormais négociée et soumise au Conseil fédéral pour approbation, devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2027. 

Elle marque un tournant en intégrant pour la première fois ces services dans un cadre tarifaire national, applicable à toutes les assurances et tous les prestataires de soins. Cette avancée s’inscrit dans un contexte où les psychologues et psychothérapeutes peuvent déjà facturer leurs prestations sur prescription médicale à l’assurance de base, depuis 2022, mais sous une structure provisoire.

Une avancée significative pour les psychologues et leurs patients

Le nouveau cadre tarifaire pour les prestations psychologiques ambulatoires a été salué comme une « étape très importante » par les acteurs du secteur. Jusqu’à présent, les psychologues et psychothérapeutes suisses avaient été confrontés à une structure tarifaire provisoire, mise en place en 2022, permettant de facturer leurs prestations à l’assurance de base sur prescription médicale. Toutefois, cette solution transitoire a laissé place à des incertitudes, tant pour les patients que pour les professionnels de santé. L’instabilité de cette structure a rendu difficile la planification à long terme et a compliqué la gestion des remboursements par les assurances.

Avec la mise en place de ce nouveau tarif, les prestations psychologiques ambulatoires seront désormais régies par un système uniforme à l’échelle nationale. Ce cadre est destiné à simplifier le processus pour les patients, qui pourront bénéficier de tarifs plus transparents et cohérents. En outre, les psychologues et psychothérapeutes auront une plus grande visibilité sur leurs conditions de rémunération, ce qui pourrait renforcer la viabilité économique de leur profession. Cathy Maret, responsable de la communication de la Fédération suisse des psychologues (FSP), a exprimé sa confiance quant à l’approbation de cette nouvelle structure par le Conseil fédéral, soulignant selon Blick, que le dossier soumis est solide et répond aux attentes des différents prestataires.

Les patients devraient également bénéficier de cette réforme. En garantissant une tarification uniforme et prévisible, le système devrait offrir un accès plus équitable aux soins psychologiques, notamment pour ceux qui avaient été confrontés à des pratiques tarifaires disparates selon les cantons et les assurances. Une telle unification pourrait favoriser une plus grande utilisation des services psychologiques, en particulier pour les patients ayant des besoins en soins ambulatoires.

L’impact de la réforme sur les assureurs et le système de santé suisse

Pour les assureurs maladie, l’introduction de cette structure tarifaire nationale représente un pas vers une gestion plus simple et plus efficace des remboursements des prestations psychologiques. L’association des assureurs maladie prio.swiss, qui a joué un rôle central dans les négociations, s’attend à ce que cette réforme réduise les incohérences existantes dans le traitement des demandes de remboursement. La transparence et la standardisation des prix permettent une gestion plus fluide et une meilleure anticipation des coûts liés aux soins psychologiques.

Cette réforme pourrait également contribuer à un meilleur équilibre dans la prise en charge des soins de santé mentale au sein du système de santé suisse, en alignant les prestations psychologiques avec les autres types de soins médicaux couverts par l’assurance de base. Toutefois, la structure tarifaire ne concerne pas les psychiatres, dont les prestations continuent d’être facturées par le système Tardoc, un autre cadre de tarification pour les soins psychiatriques. Cette distinction pourrait entraîner des disparités dans la gestion des soins entre psychologues et psychiatres, bien que l’objectif global de cette réforme soit d’uniformiser les conditions de facturation dans le domaine de la psychologie.

Le niveau final du tarif, qui doit encore être négocié, permettra de définir plus précisément les montants remboursés pour chaque prestation. Bien que des ajustements puissent encore être nécessaires, les négociations ont abouti à une solution qui semble répondre aux attentes des différents acteurs, y compris des associations professionnelles de psychologues, qui se sont longtemps battues pour cette réforme.

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